1ère réunion publique sur les Bas - Heurts : Le projet, les menaces...
COMPTE RENDU
EXHAUSTIF
DE LA PREMIERE
REUNION PUBLIQUE
SUR LES BAS HEURTS
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Juillet 2004 – Juin 2014 ; l’ADIHBH-V fêtait le samedi 14 juin le 10e anniversaire de son combat sur les Bas Heurts. Mais c’est aussi le moment ou la Commune pointe à nouveau ses canonnières sur notre quartier, en ouvrant sa première réunion publique de concertation le mardi 17 juin 2014. Concertation qui devrait permettre d’informer et de sensibiliser les Noiséens aux enjeux de ce projet durant le déroulement des études.
Dés le début le Maire donne le ton. « Nous les politiques, sur une mandature de 6 ans, avons le temps qui nous est compté. Cela fait déjà 10 ans que nous sommes sur ce dossier, il faut que l’on avance, heureusement que nous avons des projets dans les cartons ».
La volonté de Michel Pajon est claire. Encore une fois il nous administre sa litanie habituelle du type : « j’ai été élu en 2008 et en 2014 sur un programme de 1500 logements sur ce quartier, j’ai donc la légitimité électorale et j’irai au bout ».
Le seul souci est que lorsque l’on consulte la plaquette 2014 des projets du candidat Michel Pajon (Rassemblés on est plus fort), nous ne trouvons rien sur un quelconque engagement d’offre de logements sur le Clos aux Biches. En 2008 oui, en 2014 non ! Par ailleurs, si le Maire a été élu sur Noisy-le-Grand avec 22,3% des inscrits, il possède uniquement sur les quatre bureaux de La Varenne (n° 9, 10, 21 et 29), 18,5% des suffrages, et plus particulièrement sur le bureau n° 10 dont relève en partie les électeurs du quartier des Bas Heurts, 15,3% des voix ; soit un électeur sur 6,5.
Avec ce modeste résultat électoral sur le quartier des Bas Heurts ; il faut bien avouer que cela se traduit par une très sérieuse remise en question du concept de « légitimité électorale » d’un élu sur le secteur. Dans ces conditions, il faut intellectuellement être honnête et reconnaître raisonnablement que, dans ce cas de figure, cette « délégation de pouvoir » ne donne pas obligatoirement mandat à Michel Pajon de tout raser pour réaliser le programme urbain du Clos aux Biches. Même s’il a été élu par d’autres citoyens forts respectables qui l’adulent, ces derniers ne mesuraient pas forcément les enjeux de la problématique des Bas Heurts sur les habitants de ce quartier ; c'est-à-dire à terme, l’expropriation.
Désormais, dans cette mise en scène chaotique du « cadre démocratique », les citoyens des Bas Heurts contestent un système qui les dessaisit de leur pouvoir. Ils aspiraient à être associés plus directement en amont à la définition du projet d’aménagement du Clos aux Biches, dès lors qu’il avait un impact sur leur vie quotidienne. Ce ne fut malheureusement pas le cas !!!....
Chemin faisant, la paysagiste Pascale Hennetel nous sensibilise sur son projet de « coulée verte » en provenance de Maille Horizon-Nord. Elle doit traverser les Bas Heurts pour rejoindre un jour les bords de Marne. Ce sera le premier aménagement réalisé.
Ensuite l’Architecte Christian Devillers qui travaille sur commande et doit donc respecter le Cahier des Charges de la Commune apporte sa vision. Pour nous rassurer, il indique que la mutation du quartier ne se fera pas sur le mode de la « table rase » (sic). Si les premières constructions seront édifiées sur les 53% du foncier appartenant déjà à la Commune, elles se poursuivront au fur et à mesure des acquisitions. Ensuite il ne souhaite pas nous raconter d’histoire en mentionnant que le projet de Michel Pajon est de réaliser l’ensemble de l’opération à plus ou moins long terme. La mutabilité se fera sur la base d’acquisitions à l’amiable, de préemptions et en dernier lieu pour liquider les derniers hérétiques, la mise en place d’une DUP (Déclaration d’Utilité Publique), pour expulsions.
Ici, le Maire indique que cette opération d’aménagement ne sera pas rentable pour la ville. Elle serait même lourdement déficitaire. D’où l’idée de ne pas retarder le projet, car cela a déjà coûté très cher. En conséquence, s’il faut utiliser l’artillerie lourde, il y aura des expropriations, il ne faut pas rêver. Il est vrai que depuis 2004 il faut payer les intérêts des emprunts que la Socaren a contractés. Mais au fait, à qui la faute ? Sûrement pas à l’ADIHBH-V, même si au dernier Conseil municipal du 12 juin, un Adjoint au Maire bienveillant nous a soupçonné de déposer des recours contentieux abusifs. !
Franchement, dans cette hypothèse macabre, quel est le réel intérêt de concerter avec nous, de nous demander notre avis sur ce futur aménagement, puisque à terme, tous les habitant actuels seront éjectés ? Toutefois, comme l’édile a plaisir à le rappeler, une éjection dans un cadre humainement respectable, comme pour les six familles de l’îlot Mairie en 2005, précise-t-il !!!...Pour mémoire, veuillez cliquer sur le lien : http://noisy-expropries-mairie.over-blog.com, vous serez éclairés (1).
Pierre Guilbaud, Directeur de l’Urbanisme et de l’Aménagement, tente de donner quelques informations aux novices sur la notion d’indemnisation lorsqu’il y a préemption. C’est France Domaine ou le Juge du TGI qui fixe le prix et le Maire n’a qu’une très faible latitude pour modifier le montant (officiellement plus ou moins 10%) dit-il ! Malheureusement, depuis 10 ans, l’ADIHBH-V qui suit toutes ces affaires avec documents officiels à l’appui, a une perception moins idyllique de ces indemnisations. Même si parfois les acquisitions se font au prix du marché, nous ne pouvons le nier, les quelques exemples cités à la fin de ce billet sont édifiants et contredisent les propos (2), (3) et (4).
Pierre Guilbaud termine en disant que la Commune n’était pas pressée (sic). Ils n’ont jamais dit qu’il fallait acheter tous les terrains dans les 3 ans. Il n’y a pas d’urgence, ils sont plutôt dans une posture d’échange et de dialogue. D’où l’idée d’une réunion exclusive le 25 septembre avec les habitants des Bas Heurts. Comprenons que va se dérouler ce jour là une grande opération de charme et de séduction.
Pour conclure sur ce sujet, nous avons pu constater, au fil du temps, que l’indemnisation d’un bien immobilier lors d’une préemption à Noisy-le-Grand n’est pas une science exacte. De nombreux facteurs subjectifs et occultes peuvent intervenir : le moment, le lieu, le préempteur (Commune, Socaren, EPF-IdF), la relation Mairie-Citoyen, la relation politique, l’Agence Immobilière, le citoyen docile, le rebelle, le naïf, l’initié, le faciliteur, l’opportuniste, le copain, le coquin,…….
Enfin, nous relevons que Pierre Guilbaud et Christian Devillers, n’ont pas la même temporalité que Michel Pajon. Pour preuve, à un certain moment ce dernier reprend la main et précise qu’il ne doit pas y avoir d’ambiguïté, la solution terminale sera globale. Il nous fait comprendre que d’un côté il y a les Techniciens et de l’autre les Politiques, mais que ce sont les Politiques qui urbanisent la cité. Il faut avancer, et s’il faut exproprier des propriétés, nous n’aurons pas d’état d’âme, même si nous pouvons envisager des aménagements à la marge. La volonté politique de la municipalité est de conclure !
(un aménagement en 7 îlots (rouge)
En conclusion, au soir de cette première réunion publique, l’argument d’autorité avancé par la municipalité qu’il y aurait plus de 2000 demandes de logements en attente dans les Services Sociaux de la ville, pour justifier de l’éradication du quartier des Bas Heurts afin de construire 1500 logements, ne suffit pas à nous faire accepter socialement le projet, sans que les habitants concernés n’y retrouvent un intérêt négocié pour ceux qui veulent rester sur le quartier. C'est-à-dire d’une mutation urbaine qui relèvera d’un intérêt commun librement consenti et non pas imposé par la Municipalité.
C’est tout l’enjeu des débats de demain, si nous voulons avancer rapidement, et contourner les écueils, ce qui est l’intérêt de tous les protagonistes.
Les réunions thématiques
Les modalités de la concertation mentionnent l’organisation de quatre réunions thématiques, associant les habitants des Bas Heurts ou toutes personnes intéressées, afin de trouver, selon la Municipalité, le meilleur projet, la meilleure configuration possible.
Soit le:
- 02 juillet : Espace public et équipements publics. Qualité de vie et développement durable,
- 08 juillet : Logement et formes urbaines. Commerces, activités et services dans le futur quartier,
- 11 septembre : Circulation, déplacements doux, stationnements,
- 25 septembre : Rencontre spécifique avec les habitants des Bas Heurts.
Pour participer il faut préalablement s’inscrire à la Direction de l’Urbanisme. Courriel : direction.urbanisme@ville-noisylegrand.fr, 20 places maximun, 2 réunions pour une même personne.
Présentation du projet : Christian Devillers, Pascale Hennetel, Pierre Guilbaud.
(Cliquer sur l’image pour accéder au diaporama)
Le débat.
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Références sur le montant de quelques acquisitions.
(1)- Consulter sur notre blog le billet : ‘La vérité sur les expropriés de l’Îlot Mairie’.
- Vous pourrez rapidement vérifier que les indemnités, à partir des premières offres de la commune de Noisy-le-Grand , furent relevées de 30 à 97% par le Tribunal de Grande Instance de Bobigny, en février 2005.
(2)- 43 chemin des Aulnettes (Bas Heurts) :
- DIA vendeur : 650.000 €,
- Prix France Domaine : 625.000 €,
- Prix Socaren : 480.000 €,
- Jugement du TGI de Bobigny : 637.000 €,
Il s’agit d’une négociation amiable et l’EPF IdF dit : à ce prix nous n’achetons pas. Fatigué et dépressif, après plusieurs mois de combat, le vendeur lâche l’affaire pour 565.000 €. Perte 72.000 €
(3) – 24 rue Pierre Brossolette (Bas Heurts) :
- DIA vendeur : 830.000 €,
- Prix France Domaine : 830.000 €,
- Prix Commune de Noisy-le-Grand : 500.000 €,
- Jugement du TGI de Bobigny : 863.000 €,
- Achat de la Commune de Noisy-le-Grand : 863.000 €,
(4) - 58 rue Pierre Brossolette (Bas Heurts) :
- Prix France Domaine : 420.000 €,
- Achat de la Socaren : 345.000 €,
C’est ce que la Commune appelle acheter au « prix du marché » dans le cadre d’une négociation amiable, en se basant sur les propositions de France Domaine, dans des conditions humaines. Peut mieux faire !!!....