Le vélo, les risques !
LA PRATIQUE DU VÉLO S’EMBALLE,
MAIS LES ACCIDENTS AUSSI !
Une campagne inédite est consacrée à la sécurité routière depuis le vendredi 25 septembre. La pratique de la bicyclette s’est aujourd’hui tellement développée en France que la sécurité routière a jugé nécessaire de déployer autour de ce mode de transport une communication spécifique avec le slogan suivant : « Attention à vélo, attention aux vélos ». En effet, au sortir du confinement, le trafic a explosé dans notre pays, faisant un bond de 30 %, entre mai et septembre dernier.
La hausse atteint ainsi les 34 % en milieu urbain, mais aussi 20 % en périurbain et même 19 % en milieu rural. Bref, depuis le déconfinement, c’est toute la France qui aujourd’hui pédale avec une mention spéciale accordée à Paris. La capitale bat tous les records de progression avec une augmentation de 72 %.
L’accélération de la pratique du deux-roues, à l’occasion de cette épidémie, s’inscrit dans une tendance à la hausse depuis sept ans. Entre 2013 et 2018, le trafic avait ainsi déjà bondi de 20 %. Mais aujourd’hui, changement de braquet, tout le monde s’y met. Par ailleurs, la bicyclette, qui était largement associée aux loisirs, est de plus en plus utilisée pour les déplacements du quotidien.
Mais revers de la médaille, ce mode de transport entraîne une vague de décès. « Le vélo multiplie par trois le risque d’être tué ». Déjà en 2019, on avait dénombré 187 vies fauchées, soit une hausse de 7% par rapport à 2018. 2020 s’annonce mal. On compte 123 décès entre le 1er janvier et le 22 septembre dernier, contre 152 sur la même période l’an passé, malgré les deux mois de confinement.
Si la grande partie des accidents survient dans les villes (84 % en 2019), les décès y sont en proportion moins nombreux, de l’ordre de 49 % l’an passé. La vitesse, plus faible en agglomération, explique ces chiffres. Côtés blessés, on compte chaque année environ 60.000 cyclistes qui finissent aux urgences. Parmi les lésions graves, de nombreuses blessures à la tête, rappelle le professeur Olivier Langeron, chef de service d’anesthésie et des réanimations chirurgicales à l’hôpital Henri Mondor. Faut-il alors rendre le casque obligatoire ? Les pays, comme l’Australie, qui l’ont imposé, ont fait chuter de 30 % la pratique du vélo.
Mettre chacun face à ses responsabilités !
À grand renfort d’affiches et de messages divers, cette campagne qui a débuté vendredi dernier, et qui se poursuivra en octobre, a pour but de mettre chacun face à ses responsabilités. Le cycliste, pour qu’il ne s’exonère plus du respect des règles du code la route comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui. L’automobiliste, pour qu’il tienne mieux compte de ces usagers vulnérables.
Et Noisy-le-Grand dans cette histoire !
Manifestement nous ne constatons pas un emballement des usages, si ce n’est quelques cyclistes en sens interdit. Attendons la réunion publique de Madame le Maire du 1er octobre prochain, où nous devrions avoir communication des comptages et peut être les statistiques de la Police municipale sur le nombre d’accidents de la circulation.
Ceci dit, vraisemblablement une belle foire d’empoigne en perspective ! Il va falloir maitriser.
Contribution bibliographique : LE FIGARO du vendredi 25 septembre 2020, Angélique NEGRONI