Notre assemblée générale annuelle a eu lieu samedi 21 octobre, 90 personnes étaient présentes ou représentées
A cette occasion, trois étudiants en architecture de l'Ecole de la Villette nous ont présenté leur projet pour les Bas-Heurts sur lequel ont travaillé 17 étudiants de 4ème année, encadrés par 2 professeurs. Ce projet tient compte à la fois des nécessités de logement, du respect des habitants et de l'histoire du quartier. Après une étude sociologique approfondie, c'est une année de travail qui a conduit ces étudiants à présenter un projet cohérent.
"Raser pour reconstruire, c'est un concept des années 70 !... Michel Pajon veut faire ce que l'on nous apprend à ne pas faire !" dit l'un d'eux".
Le travail a donc consisté dans un premier temps à démontrer l'échec programmé qu'implique cette DESTRUCTION / RECONSTRUCTION des Bas Heurts et, dans un second temps à faire un projet alternatif en explicitant les questionnements et les problèmes rencontrés.
Pour cela trois principes fondamentaux d'une urbanisation moderne ont présidé à la réflexion, soit:
- construire avec les habitants,
- construire avec la Ville,
- construire avec l'histoire.
1- Construire avec les habitants:
Le premier argument qui vient contredire la volonté de Michel PAJON, est bien le mépris absolu des résidents des Bas Heurts que ce projet supposerait.
C'est la raison pour laquelle les travaux Etudiants ont débuté par une analyse sociologique et urbaine du quartier, qui a durée plusieurs mois.
La commune prévoit de perpétrer un véritable "urbicide", en reproduisant les erreurs commises par les Villes Nouvelles dans les années 1970, face à des problèmes insolubles, dont nous sommes toujours victimes aujourd'hui à Noisy le Grand. (Cité, surpopulation, enclavement, incivilités, délinquance,etc…)
Michel PAJON exerce une forte pression psychologique sur les habitants. Les pavillons acquis par la Mairie sont systématiquement vandalisés et détruits partiellement, ce qui offre un spectacle sinistre et angoissant à la vue des habitants et des passants. Ces méthodes programment donc un pourrissement aussi bien matériel que psychologique.
2- Construire avec la Ville:
Pour s'intégrer à la Ville ce projet urbain doit impérativement s'interroger sur cinq concepts fondamentaux:
- Réintégrer le Clos Montfort:,
-raccorder les Bas Heurts à la Ville
-permettre une meilleure desserte de la station de RER Mont d'Est,
-intégrer la notion de liaison urbaine,
-désenclaver ce quartier et infléchir sa logique, afin de le replacer réellement au cœur de la Ville, alors que le projet PAJON / LEMEUR nous présente encore une fois une CITE ENCLAVEE qui peut s'apparenter à la CITE DE CARCASSONNE.
- Créer de la mixité:
Actuellement ce projet de la Mairie tend à construire la Ville par le "Zoning", logique qui sépare en secteurs fonctionnels (logements, bureaux, activités,…) A Noisy le Grand cette logique est poussée à son paroxysme puisque l'essentiel du bâti est affecté aux bureaux et au Centre commercial.
Aujourd'hui le Zoning est largement remis en cause car il ne fait pas ville, mais produit des enclaves. Complètement déserts les soirs et les week ends, alors que pour les logements c'est l'inverse
Faire qu'une ville ait une réelle qualité de vie, c'est faire en sorte de croiser et combiner les activités et les usages.
Pour ce faire, il a paru essentiel aux Etudiants de remettre en cause la programmation sur le site du Clos Montfort, tout en accompagnant un développement raisonnable des Mailles Horizons, programmant une mixité de 70% d'activité et 30% de logements pour le site sud, 70% de logement et 30% d'activité pour le bas, au nord.
- Urbaniser en densifiant :
Face à la pénurie évidente de logements constatée en Ile de France, l'objectif des Etudiants fut de resserrer le tissu pavillonnaire, et de construire avec une densité assez forte sur les espaces inutilisés, ce qui conduirait à l'élaboration raisonnable d'environ 1000 logements.
- Repenser le principe de circulation :
- Conserver l'esprit des Bas Heurts, tout en engageant une profonde mutation :
Ce processus passe obligatoirement par la réduction des jardins existants et le redécoupage parcellaire.
Pour accompagner l'urbanisation du site, les Etudiants ont utilisé le principe des venelles pour densifier et desservir les fonds de parcelles
La densification s'appuiera sur l'augmentation de l'emprise au sol du bâti, tout en conservant les gabarits R+1-R+2.
3- Construire avec l'histoire:
Noisy le Grand est une ville nouvelle. Pourtant son histoire urbaine a commencée avant le XXe siècle. Le projet des pseudos urbanistes PAJON / LEMEUR nie l'histoire de la Ville et de sa genèse, il valide simplement le processus des bétonneurs des Villes Nouvelles en faisant fi de l'existant, alors qu'à l'heure actuelle ce concept est totalement remis en cause par les Architectes Urbanistes sérieux tel qu'Antoine GRUMBACH par exemple.
Une ville se construit au fur et à mesure du temps, par strates successives, mais jamais en pratiquant une politique de "terre brûlée". Pour s'inscrire dans la continuité et la cohérence historique de la réalisation de Noisy le Grand, le projet des Etudiants répondra à trois problèmes, à savoir:
-conserver l'existant bâti,
-tenir compte de la permanence des tracés,
-conserver l'esprit du lieu tout en engageant une profonde mutation.
Enfin, voici l'avènement d'un projet urbain alternatif pour les Bas Heurts, présenté de manière globale, par opposition au projet PAJON / LEMEUR qui arrive d'une autre planète et qui ne sème que désillusion, harcèlement, désolation, tristesse, et mépris.
Merci Messieurs les Etudiants, merci Messieurs les Professeurs.