Plaidoyer pour un habitat dense individualisé

Publié le par ADIHBH-V

 

POUR UN HABITAT DENSE

INDIVIDUALISE

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 Habitat dense-photo1 

 

 

Vivre sereinement entre ciel et jardin ; ainsi peut se traduire l’aspiration de plus de 85% des Français pour la maison individuelle. Une tendance forte et jamais démentie depuis plusieurs décennies. Toutefois aujourd’hui, de plus en plus de familles recherchent une alternative au pavillon traditionnel planté au milieu d’une grande parcelle, distant de toute commodité. Vivre sereinement, c’est aussi être à proximité des écoles, des commerces, d’une pharmacie  et du médecin de famille…et avoir la possibilité de se rendre au travail en transport en commun, même si la disparition de la voiture n’est pas pour demain.

 

Donc, posons-nous la question de savoir si la maison ou le Développement Durable, sont un dilemme insoluble ?

 

A l’heure du Développement Durable, l’utilisation efficace des sols est une ardente obligation. En conséquence, l’habitat individuel dense pourrait être une réponse en contribuant à enrichir les formes urbaines. Toutefois, la notion de densité urbaine est souvent perçue de façon négative car on l’assimile trop facilement à l’idée de concentration urbaine. Ainsi, réduire l’impact sur le confort du citadin demande beaucoup de savoir-faire de la part des acteurs de la ville : Demande des usagers, urbanistes, architectes, maîtres d’ouvrage, élus, politiques,……..

 

La densité est donc une affaire d’équilibre et de ressenti. Il s’agit de concevoir des projets sur mesure, en tirant parti des atouts et des contraintes de chaque site, c'est-à-dire,  inscrire les nouveaux quartiers d’habitat dans leur contexte particulier leur garantissant une assise pérenne et une identité propre. La méthodologie de la commune de Noisy-le-Grand en 2007 qui voulait  pratiquer la « tabula rasa » sur le quartier des Bas-Heurts, contigu à Maille Horizon – Nord, était donc totalement indigne, et politiquement discutable. Aujourd’hui, avec un nouveau cabinet d’architecture, nous attendons une autre réponse.

 

Il est donc essentiel d’aborder la densité par la forme urbaine afin de ne pas en avoir une vision restrictive ou faussée.  Densifier l’habitat de 50 à 100 logements /ha en moyenne, permet de densifier sereinement tout en rationalisant l’usage du foncier.

 

L’habitat individuel dense doit faire apparaître pour les habitants, trois avantages :

 

-       les qualités d’une maison,

-       les agréments d’un quartier,

-       un cadre paysager de qualité.

 

Grâce à ses multiples combinaisons de formes architecturales, l’habitat individuel dense répond à ces enjeux en alliant une qualité de cadre de vie avec une certaine densité urbaine. Groupé, imbriqué, superposé, l’habitat dense individualisé se modèle et s’adapte à toutes les situations pour prendre la forme de maisons en bande ou superposées, mais aussi de maisons mitoyennes, jumelées, accolées et bien d’autres formes d’assemblages encore. Ainsi, panacher toute une diversité de formes d’habitat sur un même site, c’est aussi renforcer la richesse du lieu et ménager des transitions subtiles avec les tissus urbains alentour.

 

 

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Habitat dense-Photo3

 

Outre l’avantage d’offrir une économie globale des terrains, l’habitat individuel dense offre à chaque logement un accès individualisé et un espace extérieur privé de taille variable. Par exemple :

 

Ø  pour l’habitat individuel groupé, un rez-de-jardin, une cour, un patio,…

Ø  pour l’habitat individuel superposé, une terrasse, un jardin,….

 

Ainsi, profitant du dehors en étant chez soi, l’habitant peut se détendre au soleil, manger dehors, et cultiver quelques plans de tomates. Architectes et urbanistes savent aujourd’hui marquer les limites entre espaces privés, communs et publics, en réalisant des espaces tampons pour articuler les espaces entre eux : loggias, balcons, vérandas, terrasse, perron, porche, cour d’entrée, impasse, venelle, allée. Sans oublier que ces disciplines font aussi appel à tout le répertoire paysager pour venir enrichir ces espaces : jardins d’agrément, parterres, haies, bosquets, arbres d’alignement …

 

La consultation de l’ouvrage de la Direction Générale de l’Aménagement du Logement et de la Nature (CERTU) : « Pour un habitat dense individuel », nous apprend que durant ces dernières années, ont été lancées de multiples opérations d’habitat individuel dense.

 

A titre d’exemple, nous avons recensé un programme situé à Stains (93). Il s’agit de 346 maisons individuelles s’implantant en bordure du parc départemental de la Courneuve (93). Cliquer sur : Parc Ilonia.

 

Cette expérience s’appuie sur de nouvelles donnes : la demande de l’usager d’espaces ouverts, d’immeubles à échelle humaine qui ne seront pas les ghettos de demain, la hausse du foncier et la volonté de freiner l’expansion urbaine.

 

L’habitat individuel dense, est aussi pour certains maîtres d’ouvrage, l’occasion de privilégié des solutions constructives moins classiques que la brique et le parpaing. Il s’agit notamment de l’utilisation du bois (préfabrication en usine des éléments de façade, réduction du temps de montage,…), certains panneaux d’habillages extérieurs et intérieurs (terre cuite double paroi, fibres de bois-crépi minéral, plâtre-laine de verre,…qui conjuguent isolation thermique, revêtement de qualité et parfois acoustique. Sans oublier les jeux de couleurs.

 

Panacher toute une diversité de formes d’habitat sur un même site, c’est aussi renforcer la richesse du lieu et aménager des transitions subtiles avec les tissus urbains alentour. En fait, les principaux arguments à faire valoir en faveur de l’habitat individuel dense sont :

 

Ø  Le caractère individuel avec les avantages de la vie collective,

Ø  Une réponse à un besoin d’espace vert,

Ø  Une souplesse d’évolution,

Ø  Une adaptation à tous les contextes urbains, particulièrement dans le rôle de transition avec un tissu pavillonnaire constitué comme celui des Bas-Heurts.

Ø  La garantie d’un minimum de charges pour les collectivités et les usagers,

Ø  Une capacité démontrée à recréer de la vie urbaine, dans la continuité de Maille Horizon-Nord.

 

En conclusion, conciliant densité urbaine raisonnable (50 à 100 log/ha) et besoin d’individualité, l’habitat dense individualisé répond aux aspirations d’une partie de la population en quête de nature, qui souhaite à la fois profiter de la proximité des services publics et bénéficier d’une qualité de cadre de vie, avec notamment un logement indépendant, dans lequel il est possible de s’approprier un espace extérieur.

 

Soyons intelligent, cela pourrait être le quartier des Bas-Heurts de demain…..

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Contribution bibliographique :

            - Pour un habitat dense individualisé, 20 formes urbaines diverses et contextuelles,

              n°82 - Editions du CERTU, www.certu.fr

 

 

Publié dans noisy-les-bas-heurts

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D
<br /> Merci beaucoup pour cet article très intéressant qui parle de solutions intelligentes de densification urbaine !.. je vais creuser la piste du CERTU<br />
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E
<br /> Enfoncer le clou... c'est le travail du maçon ! Coffrage, charpente, cloison, palissade, rien ne manque à l'homme de l'art.<br /> <br /> <br /> Il suffit de croire à l'adage. C'est au pied du mur que l'on voit le...<br /> <br /> <br /> Etienne Doussain<br />
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V
<br /> un impossible rève! <br />
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D
<br /> Me voici de retour sur votre blog.<br /> <br /> <br /> Il me semble que cela se rapproche "fortement" à la philosophie de votre contre-projet présenté par les jeunes talentueux architectes de l'École Nationale d'Architecture de La Villette.<br /> <br /> <br /> Une évolution partagée (et non imposée) à dimension humaine.<br /> <br /> Souhaitons que le bon sens l'emporte, sans les rancunes des combats précédents.<br />
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