Des maisons individuelles qui revendent leur électricité ? C'est possible !
ÉCOLOGIE :
DES MAISONS QUI REVENDENT
DE L’ÉLECTRICITÉ.
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Une première en Ile-de-France, 17 pavillons individuels verts vont produire plus d’électricité qu’ils n’en consomment.
Du BBC au Bepos (1) ou comment passer du bâtiment basse consommation au bâtiment à énergie positive qui produit plus d'énergie qu'il n'en consomme… C'est la caractéristique d'un programme de 17 maisons vertes situées sur le territoire de l'opération d'intérêt national de Sénart : une première en Île-de-France pour des maisons individuelles en promotion privée. "Appelé Les Chlorophylles, ce programme est inclus dans la ZAC du futur Écoquartier du BALORY à Vert-Saint-Denis (Seine-et-Marne)" (2), souligne la directrice générale de l'EPA Sénart. Des maisons (R + 1) de quatre pièces (78 m2) et de cinq pièces (89 m2).
"Une maison à énergie positive exige une enveloppe passive sans déperdition d'énergie. Avec un minimum de chauffage, elle permet de conserver la chaleur pendant l'hiver. L'été, elle garde le frais", explique l'architecte Elliott Laffitte, associé à l'Atelier BLM. Ces maisons à énergie positive sont orientées plein sud (pour bénéficier de l'ensoleillement et faire fonctionner les panneaux solaires). Les ouvertures au nord sont limitées, et les toitures sont monopentes pour accueillir les panneaux solaires. "Elles sont édifiées de façon traditionnelle. Nous avons voulu montrer que des maisons Bepos ne sont pas toujours construites en bois", indique Eric Lecoq, directeur général d'Elgéa, le promoteur. Des maisons compactes, sans fioritures architecturales, construites en briques dotées d'une isolation intérieure renforcée. Du sol au plafond, on a posé de 16 à 40 cm d'isolants comme le polystyrène ou la laine de verre. Les fenêtres sont à triple vitrage. La consommation énergétique de ces maisons est de moins de 15 kWh/m2/an, alors que la réglementation en vigueur tolère 45 kWh/m2/an. Ici, le surplus de production énergétique d'une maison par rapport à sa consommation est de l'ordre de 2 à 5%. Certains programmes vont jusqu'à 10%.
Environ 250.000 euros la maison
Chaque maison est équipée d’installations spécifiques : une chaudière au gaz naturel à condensation pour la production de chaleur, 30 m2 de panneaux photovoltaïques intégrés aux toitures pour transformer la lumière solaire en électricité, un onduleur qui permet de transformer le courant continu en courant alternatif utilisable sur le réseau. Les panneaux solaires, fabriqués en France par Photowatt, sont garantis vingt-cinq ans. La production d’énergie, estimée à plus de 4.000 kWh/an, est injectée dans le réseau d’électricité local.
Innovation : le promoteur, avec l’assistance d’EDF-ENR (Energies nouvelles réparties), a souscrit pour chacun des propriétaires un contrat auprès d’EDF obligation d’achat. Cette garantie d’achat sur vingt ans assure aux habitants des maisons Bepos des revenus réguliers. « Pour une maison de quatre pièces, le revenu, d’après EDF, est de 1.238 euros/an (103,16 euros par mois). Soit une ardoise énergétique mensuelle effacée. L’installation photovoltaïque reste aux clients : ils sont donc entièrement propriétaires de leur production d’énergie », fait valoir Tomi Paunovic, directeur technique d’Elgéa. « En plein hiver, les chauffages sont au plus bas. Les panneaux photovoltaïques couvrent notre consommation d’électricité, ce qui fait une maison en partie autonome », témoignent deux nouveaux propriétaires de 27 et 32 ans.
« S’agissant des prix, nous avons voulu qu’ils soient maîtrisés, environ 250.000 euros la maison, de manière que l’offre de logements à Sénart soit ouverte et que le développement durable reste largement accessible », remarque Aude Debreil. Des prix maîtrisés obligatoires pour des primo-accédants, de jeunes couples issus du logement social. Le rythme de commercialisation a atteint deux réservations par mois. Reste une maison de quatre pièces. Elgéa a d’autres projets de programmes Bepos, notamment à Melun pour 15 habitations et à Saint-Witz (Val-d’Oise) pour 30 pavillons.
Hervé Guénot
Et Noisy-le-Grand ?
Sauf erreur de notre part, nous n’avons pas entendu parler d’une telle initiative sur le futur Ecoquartier de l’Ile-de-la-Marne, à Noisy-le-Grand. Ne peut-on pas y réfléchir pour le valoriser ?
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Référence bibliographique : Le JDD du 19 mars 2017 – Hervé GUENOT
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(1) - Le BEPOS : Un bâtiment à énergie positive est un bâtiment qui produit plus d’énergie (électricité, chaleur) qu’il n’en consomme pour son fonctionnement. Cette différence de consommation est généralement considérée sur une période d’un an. Si la période est très courte, on parle plutôt de bâtiment autonome.
C’est généralement un bâtiment passif très performant et fortement équipé en moyens de production d’énergie par rapport à ses besoins en énergie. Les toits, murs, voire les fenêtres ou d’autres éléments (verrières de véranda ou balcons, murs d’enceinte, toiture de garage ou appentis, fondations, etc.) peuvent être mis à profit pour accumuler et restituer de la chaleur ou produire de l’électricité.
(2) – Entre 1975 et 1990, la population de Vert-Saint-Denis (77) passe de 2500 à 7486 habitants. Mais depuis 1999, la population diminue et compte aujourd’hui moins de 7000 habitants. Par manque de logements adaptés les jeunes et les séniors quittent la Commune. Les logements disponibles sont de grands logements et à des prix élevés. Dans ces conditions, on assiste à une perte des effectifs scolaires et un vieillissement de la population.
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