Nouvel élan pour la conversion de bureaux vacants en logements !
LA CONVERSION DE BUREAUX
EN LOGEMENTS
VA PRENDRE DE L’ENVERGURE !
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La transformation de bureaux en logements a tout d’une Arlésienne, dans le monde de l’immobilier.
Le thème revient régulièrement sur le devant de la scène… pour déboucher sur pas grand-chose. Selon la Ville de Paris, près de 600.000m² de bureaux ont été convertis dans la capitale depuis 2001, permettant la création de 400 à 500 logements chaque année. Ce qui représente une goutte d’eau par rapport au nombre total de logements parisiens (1,4 million) et aux surfaces de bureaux (16,9 millions de m2).
Néanmoins, la donne est peut-être en train de changer, à cause de la pandémie et de l’essor du télétravail qu’elle a provoqué. «Il y a un changement structurel, qui va profondément modifier le marché des bureaux», estime le président de Novaxia. L’Institut de l’Épargne Immobilière et Foncière (IEIF) a publié en début d’année une étude qui donne le vertige. L’organisme a étudié deux scénarios: l’un où les tendances en matière de télétravail en cours avant le Covid s’accélèrent, et un autre où il y a une rupture à la hausse.
Conclusion: il pourrait y avoir entre 3,3 millions et 6 millions de m2 en trop dans les bureaux en Île-de-France. De quoi provoquer une apocalypse dans le secteur. Et une recherche de débouchés nouveaux.
Le logement coche de nombreuses cases pour être une des solutions à ce trop-plein de bureaux. D’abord, la pénurie d’habitations menace. Car alors que les ménages, toujours nombreux, ont toujours autant besoin de se loger, l’année 2020 a été mauvaise en matière de construction de logements neufs. Et 2021 ne s’annonce pas meilleure.
Construire du neuf sur de l’existant en transformant des bureaux présente en outre l’avantage de répondre aux objectifs gouvernementaux d’aller vers aucune artificialisation des sols. Dernier atout : les investisseurs s’intéressent à nouveau fortement au logement. Novaxia a levé 50 millions d’euros pour son nouveau fonds en quelques jours. BNP Paribas prépare une opération de grande ampleur sur le sujet.
Des contraintes administratives !
Pour autant, le développement à grande échelle du télétravail ne va pas conduire immédiatement à la révolution urbaine. Les freins à la transformation de bureaux en logements demeurent, même s’ils se sont atténués.
Le premier tient aux propriétaires. La valeur des logements est bien inférieure à celle des bureaux, même en crise. Tout changement d’affectation conduit donc à une réduction drastique de la valeur des actifs dans les comptes du propriétaire. Cela étant, plus le surplus de bureaux s’installera dans le temps, plus certains se résoudront à une transformation.
D’aucuns ont déjà sauté le pas. «En Île-de-France, il y a 1 million de m2 de bureaux vides depuis plus de quatre ans. Certains ont décidé de les céder avant que les bureaux vides ne deviennent trop nombreux. Ce qui explique que notre réservoir de projets atteigne 1 milliard d’euros, soit une multiplication par trois entre les périodes pré- et post-Covid.»
Autre difficulté, la transformation de bureaux en logements n’est pas chose aisée sur le plan technique et peut aller jusqu’à une refonte complète du bâtiment. Mais le pire vient des contraintes administratives : obtenir les autorisations pour changer l’usage d’un immeuble est une opération complexe qui demande du temps. «C’est l’horreur», juge un dirigeant, même s’il reconnaît également que «la loi Elan en 2018 a amélioré les choses». Ce texte a notamment octroyé un bonus de constructibilité (possibilité d’agrandissement par rapport à l’usage précédent) et enlevé certaines contraintes techniques relatives aux bâtiments neufs.
Désormais, les autorités poussent aujourd’hui à une accélération du mouvement. Le ministère du Logement a ainsi signé une charte avec dix grands acteurs (dont Bouygues, Vinci, Icade, Gecina ou Emerige) qui s’engagent à transformer 500.000 m2 de bureaux vides en logements d’ici à 2022. La mairie de Paris a également lancé un appel à projet sur ce thème.
Une des solutions qui se dessine est une reconversion des bureaux en site «multi-usages»: aux logements s’ajoutent des commerces, des hôtels, etc.
Les pouvoirs publics poussent en ce sens. Ainsi, le promoteur Emerige transforme actuellement l’immense bâtiment Morland, dans le 4e arrondissement parisien. Les 44.000m2 de bureaux vont tomber à 9000m2, et le bâtiment comprendra des logements, mais aussi une auberge de jeunesse, un hôtel de luxe, des commerces. Une petite révolution alors que la France a souvent ces immeubles à un seul usage.
Et Noisy-le-Grand dans cette affaire ?
Le CENTRAL
Noisy-le-Grand se meurt depuis plus d’une décennie, la dernière opération de bureaux située dans la zone du Mont d’Est, portée par le promoteur « Les Nouveaux Constructeurs » d’Olivier MITTERRAND remonte à Juin 2004, soit plus de 17 ans. Autre point noir sur le Mont d’Est, 50.000 m² de bureaux de seconde main sont vides et obsolètes.
Par ailleurs, dans le cadre du projet de restructuration de « l’Esplanade de la Commune de Paris », la présence des logements de « Noisy résidence » sur la dalle est un dossier épineux qui traîne depuis des années. En fait, il s’agit d’un bâtiment dont la majeure partie des appartements se trouve entre les mains de marchands de sommeils. C’est un cauchemar pour les municipalités successives !
Ainsi, dans un premier temps, Brigitte MARSIGNY envisageait de reloger ces habitants sur le futur site Louis Lumière, mais il semblerait que cette initiative ait fait long feu.
Alors pourquoi pas, dans le cadre d’une opération de conversion expérimentale reconvertir un immeuble de bureaux de seconde main vide en logements ?
Mais attention, le choix de l’emplacement doit se faire en concertation avec les habitants de la zone. Ce choix doit être judicieux afin d’apaiser ce quartier. À titre d’exemple, nous voyons dès à présent que la localisation alternative des bureaux du CENTRAL ne serait pas opportune….
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Contribution bibliographique: https://www.lefigaro.fr/ Emmanuel Egloff, le 16 juin 2021.
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