Les arbres de la rue Pierre Brossolette
A NOISY-LE-GRAND,
LES ARBRES
NE MONTENT
JAMAIS AU CIEL
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Aujourd’hui, les rues bordées d’arbres ne sont plus légions à Noisy le Grand. Toutefois, la rue Pierre Brossolette échappe à ce triste constat, mais le renouvellement de ses plantations, annoncé et réalisé laisse songeur sur la concertation préalable, et le bon usage des finances publiques.
Un peu d’histoire :
Au début du siècle : rue de Paris, aujourd’hui rue Pierre Brossolette
La rue Pierre Brossolette, autrefois flanquée sur sa droite d’un fossé, et ponctuée de deux alignements de platanes avait été déshabillée pendant la dernière guerre, pour alimenter les chaudières communales ; chaque riverain se voyant attribuer les souches qui jouxtaient sa propriété, pour rompre avec la pénurie……Dans ces temps lointains Noisy le Grand était une campagne, et le sens de l’économie bien ancré !
A la fin des années 1980, alors que l’urbanisation avait fait de Noisy-le-Grand une Ville Nouvelle affirmée, la nudité de la rue Pierre Brossolette fut rhabillée par la plantation de soixante sept Acer Schwelderi, sur le trottoir nord.
Ce choix d’Erables en cépée se révélait non des plus judicieux. Dans les premières années, les branches basses eurent tendance à disputer l’étroit trottoir au piéton. Toutefois les éclaircissages successifs permirent de sélectionner les fûts, et de remonter les houppiers, si bien qu’en une dizaine d’années, l’ensemble avait belle allure. Mais, le plaisir fût de courte durée !
La situation actuelle :
L’analyse des techniciens du Conseil Général de Seine Saint Denis est sans détour, la bonne vigueur de l’espèce attaque par le haut les fils électriques, et par le bas les réseaux souterrains. L’entretien est couteux, aux dires du Chef du Bureau des Continuités Vertes au Services des Relations Transversales, les plaintes de certains riverains quant à l’ombre portée sont « nombreuses », la dégénérescence suite à des plaies (choc ou élagage) est présente. Des descentes de cimes ont été constatées en fin d’été... Bref, « l’état général est actuellement médiocre », et va encore sérieusement se dégrader dans les prochaines années.
Tous ces éléments sont aujourd’hui les bonnes raisons qui président au renouvèlement des plantations présentant des symptômes de dépérissement et/ou des anomalies physiologiques majeures. Ainsi un patrimoine arboré sain, élément essentiel pour la qualité de l’environnement urbain de la Varenne et des Bas Heurts, pourra être transmis aux générations futures. »
Le projet :
Etat projeté en automne, après plantation des Malus Tschonoskii
L’analyse traditionnelle des espaces verts urbains en :
- grands pôles verts : parc de La Courneuve, bois de Vincennes...
- square de proximité...
est aujourd’hui, complétée par un nouveau concept : les trames biologiques vertes ou corridors biologiques reliant ces espaces verts, et permettant la dispersion et la survie des espèces biologiques. A ce titre, l’arbre en ville, entendez les alignements d’arbres participent à ces phénomènes, et leur gestion, tournée vers «l’écologie de l’arbre » s’inscrit dans une révolution culturelle.
Les principes qui régissent cette nouvelle approche sont :
- la diversité des essences, hauteurs, couleurs,
- la diversité des strates : massifs, arbustes, arbres,
- la variation des rythmes : plantations séquentielles,
en un mot valoriser les espaces libres.
Malheureusement, vue l’étroitesse du trottoir, le projet de replantation ne permettra pas l’application de tous ces bons principes, et le Conseil Général n’a retenu qu’une seule essence : le Malus tschonoskii, de la famille des Rosaceae. C’est un Pommier à floraison blanche et rouge, avec des fruits vert jaune. Sa taille est de 8 à 12 mètres de hauteur et 5 à 7 mètres de largeur.
Les trous de plantation seront réalisés à partir du 22 février 2010: 1 m x 1 m x1m, Les arbres en motte, provenant d’une pépinière allemande, seront plantés fin mars. Les fosses de plantation ne seront couvertes de grilles, qu’à l’issue de la période d’arrosage (voire de demi-grille dans un premier temps) L’arrosage sera contrôlé par sondes tensiométriques, afin d’optimiser la quantité d’eau.
Une taille de formation, permettra de remonter les couronnes, à la suite de cet entretien de 2 ans par le Conseil Général, la gestion sera transférée à la commune de Noisy le Grand.
Jeannot des Clapiers
Membre de l’ADIHBH-V
Nos commentaires
C’est une opération Conseil Général, sans aucune concertation avec la Ville de Noisy le Grand.
La réunion organisée par le Conseil Général le mardi 9 février, à 18h30, à la Maison pour tous Marcel Bou, avant d’arracher les arbres est un pas vers plus d’informations au citoyen, qu’il faut saluer. Cependant, encore une fois, information n’est pas concertation. Pour autant, nous aurions souhaité un peu plus de précisions chiffrées sur l’état de l’alignement.
A long termes, certains arbres vont développer des problèmes physiologiques, d'autres des problèmes mécaniques, d'autres les deux et d'autres rien. Aussi, chacun de nous n’a pas les compétences requises pour faire les choix techniques.
Donc aujourd’hui, l’information du Conseil Général de Seine Saint Denis permet de mieux comprendre le concept et d’éviter de penser qu’il y a gâchis, car voir partir en décharge tous ces jeunes arbres de 20 ans seulement, pourrait laisser songeur.
Pour plus d’information, consulter le document du Conseil Général : « Réaménagement des plantations d’alignement de la rue Pierre Brossolette a Noisy le Grand ».
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Remerciements : Toute notre gratitude à tous les membres de la Direction des Espaces Verts du Conseil Général, et plus particulièrement à ceux du Bureau des Continuités Vertes : Service des Relations Transversales.