Une évolution concertée ? C'est possible ! La preuve....ailleurs.
« HAPPY BONDY »
LA VILLE DE DEMAIN !
Un groupe de six étudiants en Mastère1, et deux Professeurs de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Val-de Seine [*] ont réfléchi pendant un semestre (Septembre 2009 à Janvier 2010) à un Bondy moderne, en partenariat avec la ville.
Plus attractif, et aux traits modernes, ce projet du Bondy de demain était présenté du 23 mars au 03 avril aux habitants, dans les salons Chauzy de la Mairie. Teinté de rêve, le résultat final n’en conserve pas moins une part de réalisme et les visiteurs furent surpris par la vision novatrice des jeunes étudiants.
Pour cette démarche, les futurs Architectes, afin de mieux appréhender leur terrain d’investigation se sont plongés dans la ville. Ils ont rencontré régulièrement les habitants de toutes générations, des membres du Bondy blog, les Elus, le monde Associatif et les Services de l’Urbanisme. Ces investigations à fortes implications interdisciplinaires ont fait l'objet de diagnostics et de propositions en croisant les échelles du territoire Bondynois.
Avec un regard neuf et neutre, les étudiants de l’ENSA Paris-Val-de-Seine ont fait le constat de l’importance des espaces laissés à l’abandon le long du Canal de l’Ourcq, de la voix ferrée ou de certains quartiers.
Ceci ne fait que confirmer ce que l’ADIHBH-V dénonce depuis plusieurs années, puisque en Seine Saint Denis, les espaces mutables restant à aménager sont estimés aujourd’hui à 1,5 millions de m2. Comme quoi, n’en déplaise à Monsieur Michel Pajon (PS), il y a des possibilités de produire du logement en Seine Saint Denis sans entasser les habitants dans des Cités pharaoniques à Noisy le Grand.
Autre objectif, compte tenu des fractures évidentes de Bondy d’un point de vue urbain, il serait envisageable de relier les différents quartiers de la Commune afin de la rendre plus homogène, réaménager la Gare et améliorer les infrastructures.
Parmi toutes les idées développées par les futurs Architectes, certaines ont retenu l’attention de Gilbert ROGER, Maire (PS) de la Ville et 1er Vice Président du Conseil Général de Seine Saint Denis. Tout particulièrement, l’aménagement du futur pôle de la Gare et la réflexion sur l’exploitation de l’immense espace situé sous l’autoroute pour y implanter des serres et faire de la culture hors-sol sont passionnantes, expliquait Gilbert ROGER.
Mais voilà, Bondy, c’est Bondy. Nous, nous résidons à Noisy le Grand et si les deux Ediles sont Socialistes, il semblerait qu’il existe plusieurs courants de comportement.
À Noisy le Grand, Michel Pajon ne concerte jamais réellement avec les citoyens. Lui seul a le savoir. Il a des certitudes urbanistiques qui sont scellées dans le béton. L’aménagement de la future ville de 100 000 habitants,(malgré les dénis officiels de ces dernières années, nous y arrivons) c’est lui. L’urbanisme, c’est encore lui ! Les espaces verts et le Bois Saint Martin, c’est toujours lui ! Monsieur est incontournable, il n’aurait besoin que de quelques Officines qui travailleraient sur commande pour tirer des « coups de souris » sur un écran d’ordinateur ?
A l’ADIHBH-V, nous sommes bien placés pour en parler, puisqu’en 2007, nous aussi, nous nous étions attachés les services d’un groupe d’étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris La Villette, pour consulter les habitants, réfléchir et réaliser un « projet alternatif » à celui de la ville, sur l’aménagement du quartier des Bas Heurts. Remarquable projet qui avait impressionné jadis les plus hautes autorités de la Préfecture et encore tout dernièrement le Directeur de l’Aménagement d’Epamarne.
Remarquable projet qui avait fait l’objet d’une Conférence Noiséenne en février 2007 et conduit à un « avis défavorable » à l’unanimité de la Commission d’Enquête lors de l’Enquête Publique sur le projet de la défunte ZAC dite du Clos aux Biches, en août 2007.
Ce brillant exposé avait été snobé par Michel Pajon [**], alors qu’il avait été invité très officiellement à la présentation publique du 03 février 2007. Finalement, dans cette histoire, son seul fait d’arme aura été une missive adressée quelques jours après au Directeur de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture, et qui restera dans nos anales. Extrait :
« ……Je m’étonne que des étudiants d’un Etablissement public, sous tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication, puissent se prévaloir de leur appartenance à votre Etablissement pour présenter un contre-projet et se faire le relais, par la même occasion d’une démarche d’une Association qui, en l’espèce, s’avère avant tout politique et électoraliste.
………La démarche des dits étudiants me paraît d’autant plus critiquable et contestable que leur étude, dont j’ignore si elle a été rémunérée (NDLR : il fallait nous demander, Monsieur le Maire), est en totale opposition non seulement avec les orientations du SDRIF actuellement en discussion, mais aussi avec les engagements pris par l’Etat vis-à-vis de notre ville dès 1976, et enfin, plus grave, avec les équilibres économiques de la ville de Noisy le Grand.
………Par ailleurs, j’informe Monsieur Renaud DONNEDIEU DE VABRES, Ministre de la Culture et de la Communication, de ma démarche. »
Aujourd’hui le Directeur de ENSAPV est toujours en place, et les étudiants ont bien rigolé, mais bigre quel scandale ! « outrage à l’honneur du Maire » avez-vous dit ? Non, ce n’est pas élégant, c’est même un peu mesquin, mais bon, à chacun sa méthode pour s’affirmer!!!
En fait, la gratitude, ne s’achète pas, et voilà comment à Noisy le Grand en 2007, nous prenions en considération le travail bénévole d’un groupe de jeunes et magnifiques étudiants qui sont tous aujourd’hui de flamboyants Architectes, et de deux Enseignants de haut niveau, qui ont pignon sur rue.
Mais Bondy c’est Bondy, et Noisy c’est Noisy ! Dans cette histoire, Happy Bondy, Unhappy Noisy ….
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Contribution bibliographique :
- Le Parisien du 03 avril 2010, Mehdi PFEIFFER,
- Crédit photos : Etudiants de l’ENSA de Paris-Val-de-Seine, avec toute notre gratitude,
[*]-ENSA de Paris-Val-de-Seine : 3 quai Panhard et Levassor- 75013 Paris
[**]- Etaient également invités Messieurs Michel MIERSMAN (1er Adjoint) et Serge Epinard (Adjoint Délégué à l’urbanisme), mais absents eux aussi.