Qui dirigera la future métropole du "Grand Paris" ? Quelles conséquences pour Noisy ?
LA VAGUE BLEUE
POURRAIT S’EMPARER DE
LA FUTURE METROPOLE
DU GRAND PARIS ?
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C’est l’autre élection qui agite les écuries politiques :
Qui dirigera la Métropole du Grand Paris ?
L’enjeu, qui a été très peu abordé pendant la campagne des municipales, à Noisy-le-Grand comme ailleurs en Ile-de-France, va pourtant profondément modifier le mandat du nouvel édile francilien dès sa mise en route le 1er janvier 2016.
De quoi parle t-on ?
Le projet, voté à l’Assemblée nationale le 12 décembre 2013, prévoit de fusionner Paris et les trois départements de sa petite couronne : Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne. Soit 124 communes et 6,5 millions d’habitants, en virant au passage les 19 communautés d’agglomération qui se transformeraient en “territoires”. Fini les intercommunalités, place à un territoire soudé et solidaire rivalisant avec Londres, Moscou ou New York. Une Métropole du Grand Paris aux fonctions stratégiques, centrées sur le logement et l’urbanisme. Enfin, la Présidence de la future Métropole, devrait échapper au PS pourtant porteur du projet. La droite et le centre seraient majoritaires avec 180 sièges sur 350.
Les candidats à la Présidence de ce mastodonte se bousculent déjà. Philippe Dallier, Sénateur Maire UMP des Pavillons-sous-Bois (93), réélu au premier tour des élections municipales avec plus de 82% des voix, a déjà annoncé sa candidature à la Présidence. Le Président de l’Assemblée nationale et “parrain du 9-3”, Claude Bartolone, a lui clairement dévoilé ses intentions début février 2014 dans l’émission "C politique". “Croyez-moi, je vais m’intéresser au Grand Paris, quel que soit le poste (…) Et puisqu’il faut être élu aux municipales pour siéger à la métropole, l’ex-Président du Conseil général du 93 s’est présenté sur la liste du Pré-Saint-Gervais dont il fut Maire. C’est aussi son ancien directeur de cabinet, Philippe Yvin, qui a pris la tête de la Société du Grand Paris fin janvier 2014. Si la tactique est raillée par une partie des caciques socialistes, reste que Claude Bartolone avait bien avancé ses pions.
Toutefois, Anne Hidalgo (PS) qui a loué la Métropole à plusieurs reprises lors de sa campagne tout en insistant sur “Paris ville-monde”, s’est bien gardée de déclarer sa candidature à la Présidence pour le moment.
Ce basculement politique crée une situation paradoxale où des élus très majoritairement hostiles, héritent d’une métropole intégrée dont ils ne veulent pas. Ainsi, certains Maires Franciliens font de la résistance face à une métropole qu’ils estiment trop gourmande. L'inquiétude des élus de droite, mais aussi communistes et parfois socialistes (dont Michel Pajon à Noisy-le-Grand), repose sur la disparition de leurs prérogatives municipales et l'influence croissante de la Métropole sur la région Ile-de-France. La loi sur la Métropole prévoit la disparition des intercommunalités au profit de «conseils de territoires» de 300.000 habitants, sans personnalité morale et juridique. Les ressources fiscales seront centralisées par la Métropole… L’ex Premier ministre Jean-Marc Ayrault, comme le chef de l'État, François Hollande, s'étaient aussi prononcés en faveur de la suppression des trois départements de la petite couronne pour éviter, justement, une strate supplémentaire.
Mais c'était avant. Avant la vague bleue d’Ile-de-France du 30 mars dernier. Avant le remaniement du 02 avril 2014 qui risque de bousculer ce programme.
Avant les municipales, le rapport de force au sein du futur Conseil métropolitain était favorable à la gauche à 60 %. Il est aujourd'hui en faveur de la droite à plus de 55 %… Chaque commune de cette Métropole, selon la loi du 27 janvier 2014, désigne au moins un Conseiller métropolitain et un de plus par tranche de 25.000 habitants. Paris fournira ainsi 90 conseillers métropolitains, a priori 51 élus de gauche et 39 de droite. A ces 337 conseillers, pourront s'ajouter ceux des 45 communes limitrophes, qui peuvent adhérer à la Métropole jusqu'à septembre 2014.
Autre bizarrerie, et non des moindres, la gauche qui vient de conserver Paris pourrait se retrouver sous la tutelle d'un Président de la Métropole du Grand Paris de droite! Certain allant jusqu'à envisager que Nathalie Kosciusko-Morizet, battue par Anne Hidalgo, puisse y trouver sa revanche.
Le Vrai Journal de Noisy-le-Grandavait bien flairé le coup !
Voyant bien que l’enjeu de la Métropole du Grand Paris n’était pas la tasse de thé des candidats, puisque ce thème ne fut quasiment jamais abordé en réunion publique à Noisy-le-Grand, Le Vrai Journal interpellait le 21 mars dernier le candidat Michel Pajon, sur son blog de campagne, à savoir :
Ces derniers mois, deux lois ont été votées à l’Assemblée Nationale :
Ø La Loi sur La Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles,
Ø La loi pour l’Accès aux Logements et pour un Urbanisme Rénové (la Loi ALUR).
Nous supposons que vous avez voté ces deux Lois, à contre cœur peut-être, car solidarité gouvernementale oblige, mais vous les avez voté tout de même !!!....
Ainsi, l’Etat s’est donné les moyens de construire à la place des communes, de densifier les territoires, de supprimer le Plan Local d’Urbanisme pour le remplacer par un Plan Local d’Urbanisme Intercommunal. En d’autres termes, le 1er Janvier 2016, les Maires seront dépossédés de leurs principales attributions, par la Métropole du Grand Paris !
Nous aimerions bien connaître votre intime conviction, sur cette initiative !
Michel Pajon nous apporte sa vision le 23 mars 2014.
…. « S’agissant du projet de Métropole Grand Paris, comme je l’ai indiqué, en tant que Maire, dans l’éditorial du Noisy Magazine numéro 197, il n’est de secret pour personne que ma réticence est grande sur cette nouvelle forme d’intercommunalité qui dépouillera les futurs élus locaux de la compétence relative à l’urbanisme, à l’aménagement du territoire, au logement et à la politique de la ville.
Cette nouvelle « machine technocratique », destinée à re-centraliser le pouvoir de manière absurde alors même que depuis 1983 les collectivités locales ont développé les services et les compétences nécessaires pour mettre en œuvre des politiques adaptées et répondant aux attentes de leurs habitants, éloignera à nouveau les prises de décisions du citoyen remettant en cause ce qui fait la richesse et l’identité de nos territoires.
Vous pouvez être certain que, sitôt les élections municipales passées, je m’emploierai à défendre les intérêts de notre ville comme je les défends depuis mon premier engagement au service de Noisy-le-Grand.
Si je suis conscient qu’il n’est plus possible d’agir en dehors de toute intercommunalité, je ne peux admettre que cette nouvelle organisation centralisatrice soit imposée sans aucun débat et sans aucune vision partagée avec l’ensemble des élus locaux concernés……. »
Pour lire l’intégralité du courrier,
cliquer sur : Réponse de Michel Pajon-le 23/03/2014
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