Michel Pajon et le Bois Saint-Martin
TSUNAMI
À NOISY LE GRAND :
MICHEL PAJON DIT NON
À L’URBANISATION
DU BOIS SAINT-MARTIN !
Surprise à la une du numéro 154 du Noisy-magazine : on peut y lire « NON A L’URBANISATION DU BOIS SAINT MARTIN ». Suite à l’avis défavorable de Monsieur Yves EGAL rendu lors de l’Enquête Publique en vue de l’acquisition du Bois Saint Martin, Michel Pajon a publié son traditionnel Communiqué de Presse qui stigmatise encore une fois un Commissaire Enquêteur, c’est un classique du genre !
Une opération de communication de Michel Pajon ? Lobbying dans l’attente d’un Conseil Municipal spécial sur ce sujet avec pétition dont il a le secret, pour faire pression sur le Préfet de Seine-Saint-Denis ? Sans doute un non-évènement car cette pétition sous forme de lettre voudrait soutenir son projet alors que l’affaire est définitivement pliée !.
Chevreui mâle (photo Vincent Vignon)
Tritons crêtés en couple (photo Michel Breuil)
NON A L’URBANISATION DU BOIS SAINT MARTIN !....
Dans sa diatribe Michel Pajon indique : "je m’inscris en faux contre ces préconisations et analyses" (Yves Egal recommande en effet, bien maladroitement nous en convenons, une urbanisation partielle du Bois Saint Martin). "Je réaffirme ma totale opposition à une urbanisation, même partielle du Bois Saint Martin" . Nous aussi !
En toute honnêteté, nous nous demandons si toutes ces gesticulations de l’édile ne mépriseraient pas l’avis des Noiséens ? Ne seraient-elles pas teintées de mauvaise foi pour cacher sa déception et, plus cyniquement, saupoudrées d’un soupçon de démagogie ?
Etant donné les arguments présentés par Michel Pajon, en toute transparence le Vrai Journal de Noisy le Grand souhaite rafraichir la mémoire des Citoyens de cette ville, à savoir :
1- Lors de sa Réunion Publique du 24 juin 2009, Monsieur le Député Maire de Villiers sur Marne annonce sans blaguer, qu’il envisagerait l’aménagement dans le Bois Saint Martin d’un parking de 2 à 3 ha pour 1000 voitures. Nous n’avons jamais entendu une complainte de Michel Pajon contredire cette hypothèse ? Alors, urbanisation ou pas ?...
2- Lors de la première Enquête Publique du 19 avril au 2 juin 2004, si nous avons bonne mémoire, flottait une forte odeur d’implantation du Lycée International à l’intérieur du Bois. Nous en retrouvons encore quelques effluves dans un article du PARISIEN, sous la plume de Marie Pierre BOLOGNA (voir l’article du Parisien). Cette question avait même été posée en Réunion Publique, salle Gérard Philippe, le 26 mai 2004, à Noisy le Grand (voir l’extrait de la Réunion Publique rédigé par Laurent Franchette, Commissaire Enquêteur)
3- Enfin, des initiés nous rapportent que l’ACTEP (déjà !), à la demande de Michel Pajon, avait réalisé plusieurs mois avant l’Enquête Publique de 2004, un (ou des) Baptême(s) de l’Air en hélicoptère au dessus du Bois Saint Martin, puisque n’ayant pas pu obtenir l’autorisation par le propriétaire de rentrer dans le Bois en voiture ou à pied. Pourquoi cette visite, nous vous laissons deviner ? Quoi qu’il en soit, l’ACTEP n’a pas donné suite à la proposition du Maire de positionner le Lycée Internationnal dans le Bois Saint Martin, tellement l’idée était surréaliste. C’est à ce moment là que l’ACTEP (encore) a mandaté un Bureau d’Etude pour choisir un site parmi les trois, en concurrence : Neuilly sur Marne, Noisy le Sec et Noisy le Grand. Alors, Monsieur Pajon, l’urbanisation vous a-telle à un certain moment traversé l’esprit ou pas ?
Osons espérer que le coût de ces « tours de manèges en hélicoptère» n’a pas été imputé aux contribuables noiséens, mais malheureusement nous n’en avons aucune certitude.
Par ailleurs, comment Michel Pajon peut-il faire semblant aujourd’hui d’ignorer que le Grand Paris se profile à l’horizon. Faut-il lui rappeler que pour accélérer le mouvement, des procédures de dérogation aux règles d’urbanisme seront envisagées 1500 m autour des gares ; que les menaces de préemptions et d’expropriations sont bien à l’ordre du jour. En d’autres termes, le projet de Christian Blanc dépouillera le Maire et les Noiséens de nos droits en matière d’urbanisme du droit des sols. Dans ce cadre, la zone des Yvris est fortement menacée puisque des schémas montrent une liaison entre le RER E des Yvris, la Cité Descartes et la Gare SNCF de Chelles… De plus, dans son argumentation ce projet pourrait avoir un sens puisqu’il serait question de prolonger le RER E jusqu'à la Défense. Donc, il aurait pour principal intérêt de délester la ligne de RER A, actuellement surchargée.
Aussi, avant de s’agiter, nous pensons que Michel Pajon devrait être plus perspicace, car demain quel sera le développement de la zone?
Plus avant, dans son Communiqué de Presse, Michel Pajon indique : « J’attache la plus grande importance à la probité, à l’objectivité, à la neutralité politique des Commissaires Enquêteurs….. » Alors là, nous sommes au paroxysme de l’ironie.
Si effectivement, c’est l’honneur d’un responsable public, et notamment d’un Maire, que de tenir ses engagements, où en sommes nous aujourd’hui si nous nous portons sur le terrain d’aménagement des Bas-Heurts, ou les termes probité, objectivité et neutralité, ont aussi un sens pour les citoyens de ce quartier. Plus précisément :
1- Le 25 novembre 2004, lors de la deuxième réunion publique de concertation sur les Bas Heurts, alors qu’il y avait 92% d’opposition au projet, Michel Pajon affirme du haut de sa tribune : « je ne changerai rien au projet, c’est le Commissaire Enquêteur qui décidera au moment de l’Enquête Publique ».
2- Le résultat de l’Enquête Publique conduit à un avis défavorable à l’unanimité de la Commission d’Enquête, en août 2007. Michel Pajon rédige un Communiqué de Presse le 11 septembre en indiquant : « La ville réaffirme néanmoins sa volonté de poursuivre, ….en menant des discussions avec tous les acteurs concernés : habitants des Bas-Heurts, demandeurs de logements,….Associations,…. »
3- Novembre 2009, de concertation il n’y en a eu aucune, et Michel Pajon relance son projet des Bas-Heurts dans les mêmes termes, mais en aménageant le calendrier pour des aspects de trésorerie puisque la Socaren est en grande difficulté. Il se contente aujourd’hui de rappeler que cet aménagement de 1500 logements collectifs se trouvait dans son programme électoral ; qu’il a été élu (dans les faits, avec 23,7% des inscrits et 48% d’abstentions), et donc qu’il aurait la légitimité électorale [*]?
Enfin, et pour revenir au bois Saint-Martin, nous ne pouvons passer sous silence les remarques de Monsieur Yves EGAL, dans ses conclusions de la page 4. A savoir : « L’argument de la mauvaise gestion et de la mauvaise protection du Bois Saint Martin est si éloigné de la réalité, qu’il ressemble à un prétexte fabriqué pour justifier l’utilité publique de l’acquisition. Et les affirmations selon lesquelles la Région ou l’AEV sont les mieux placés pour entretenir le Bois, ne sont pas vraiment prouvées ».
Autrement dit, la ville habille la vérité, pratique sciemment un véritable travail de désinformation pour justifier l’acquisition du Bois Saint-Martin, c’est très grave. Mais Noisy le Grand est coutumière du fait, c’était déjà le cas lors de la première Réunion Publique de concertation du 07 octobre 2004 sur les Bas-Heurts où, l’orateur, un Architecte mandaté par la ville, avait réalisé un état des lieux apocalyptique de notre quartier. Rappels : « des espaces qui s’enchaînent sans aucune réalité structurelle, un habitat qui est complètement à l’écart d’une réalité urbaine, toute une série d’espace qui actuellement ne sont absolument pas mis en valeur, etc, etc… »
Si nous ne connaissions pas le proverbe : « Lorsque tu veux tuer ton chien, dis qu’il a la rage », nous aurions pu nous inquiéter. Alors, Noiséens et Noiséenes, comment voulez-vous faire confiance si les « dés municipaux » sont pipés, si les promesses ne sont pas tenues.
Nous terminerons ce billet sur l’étonnement de Michel Pajon qui mentionne dans son Communiqué de Presse: « Le fait qu’un certain nombre de personnes (l’ADIHBH-V entre autres) aient disposé, en même temps que la ville, du rapport du Commissaire Enquêteur et que celui-ci soit déjà ‘ en ligne ‘ dans son intégralité, me laisse songeur ».
A cela, nous répondons bien volontiers à Michel Pajon qu’en ce moment, un ensemble de Citoyens se fédèrent grâce aux nouvelles technologies de communication, pour créer la blogosphère. Ce cinquième pouvoir contrebalance le quatrième pouvoir des médias qui, lui-même contrebalance les trois pouvoirs traditionnels que sont le Législatif, l’Exécutif et le Judiciaire. L’Edile et d’autres devront s’y faire. Ainsi, d’une façon générale, face aux Monarchies Electives, les Citoyens doivent s’organiser, sinon la Démocratie sera en péril.
Nous en reparlerons prochainement. Sur les Bas Heurts nous n’avons pas de projets chimériques, nous ne nous livrons pas à des rêveries. Si nous faisons travailler notre imaginaire, c’est pour mieux préparer nos combats de demain.
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Remerciements : Que Monsieur Hubert PETIET trouve ici l’expression de toute notre gratitude, pour nous avoir donné l’autorisation de diffuser les présentes photos.
[*] Veuillez noter qu’ici, Michel Pajon s’appuie sur sa promesse électorale, pour faire avancer son dossier des Bas Heurts. Par contre, vous remarquerez que dans sa lettre pétition, il affirme que pour lui, l’acquisition du Bois Saint Martin n’est pas une promesse électorale comme le lui reproche Yves Egal. Il s’agit encore d’une contre vérité, pour vous en rendre compte, veuillez cliquer sur « Programme électoral Energie douce, mars 2008 »
Alors, une fois oui, une fois non, c’est une argumentation à géométrie variable en fonction des circonstances et de l’intérêt qui est défendu. C’est stupéfiant et tout ceci n’est pas raisonnable pour un élu de la République. Nous aussi ça nous laisse songeur lorsque nous parlons de probité et d’objectivité.
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