Le futur métro automatique est sur les rails
LE FUTUR METRO AUTOMATIQUE
DU GRAND PARIS
EST SUR LES RAILS
C’est le plus grand projet du monde !...Le tracé du Grand Paris Arc Express est enfin gravé dans le marbre. Jeudi 26 mai 2011, le conseil de surveillance de la Société du Grand Paris (SGP) a voté «l'acte motivé» qui définit l'emplacement des prochaines lignes de métro et des gares qui viendront étoffer le réseau de transports en Ile-de-France dans les quinze prochaines années. En 2025, deux millions de voyageurs supplémentaires par jour pourront sillonner l’Ile-de-France, en métro automatique. En effet, après des années de tergiversations et de bisbilles, l'Etat (via la Société du Grand Paris) et la région Ile-de-France (via le Syndicat des Transports d’Ile-de-France) ont validé le tracé du super-métro.
Les travaux débuteront en 2014 par la ligne 14. Les ouvertures de lignes devront s'échelonner de 2017 à 2027. Au total, 72 gares dont 57 nouvelles, et 200 km de voies ferrées apparaissent sur ce réseau. Ce projet devrait être approuvé fin juillet, par un décret en Conseil d’État.
L'ensemble du projet représente un investissement pharaonique de 32,5 milliards d'euros financés par la région Ile-de-France, les collectivités et l'État. Ce montant est dédié au réseau lui-même à hauteur de 20,5 milliards d'euros, auxquels s'ajoutent 12 milliards consacrés à l'amélioration des infrastructures existantes.
Les 20,5 milliards du nouveau réseau de métro se décomposent en trois parties : 17,5 milliards sont alloués à la rocade qui entourera la capitale, 1 milliard est consacré au prolongement de la ligne 14 (dont 300 millions apportés par la Société du Grand Paris) et, enfin, 2 milliards serviront à réaliser l'Arc Est proche.
Pour réunir ces fonds, la Société du Grand Paris compte sur une dotation d'État de 4 milliards d'euros. Les Taxes Spéciales sur les équipements et les Taxes sur les Bureaux et les Entrepôts rapporteront 5 milliards d'euros. L'impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux permettra d'ajouter 1 milliard dans l'escarcelle. Les collectivités verseront 900 millions d'euros. La SGP recueillera également quelques centaines de millions de redevances versées par les opérateurs ferroviaires pour l'utilisation du réseau. Enfin, la SGP lancera un emprunt pour près de 9 milliards d'euros, auxquels s'ajouteront les frais financiers.
L’Arc Est, en petite couronne, est confirmé.
La ligne jaune sera "définitivement intégrée", assure le Ministre Maurice Leroy. Elle complétera l’autre boucle Est, plus éloignée de Paris (ligne verte), qui passera en 2025 par Aulnay et Clichy-Montfermeil. L’Arc Est en proche couronne reliera Pleyel à Noisy-Champs, en passant par le Stade de France, Aubervilliers, Bobigny, Bondy, Rosny, Neuilly-sur-Marne… Toutefois, la date de réalisation de cette boucle n’est pas aujourd’hui indiquée. La SGP réservera deux milliards d’euros pour cette ligne voulue par la Région Ile-de-France et le Conseil Général de Seine-Saint-Denis, du temps du projet Arc Express.
D’autres projets après 2025.
La ligne jaune devrait être prolongée, dans un deuxième temps, au-delà de Pleyel jusqu’à Nanterre-Préfecture, via Colombes. À l’Est de Paris, Rosny pourrait être relié à Fontenay, d’où partira un bout de ligne traversant Le Perreux et Nogent.
Le super-métro s’arrêtera à Noisy-Champs
Le vendredi 6 mai dernier, une délégation de la SGP s’est rendue sur le site de Noisy-Champs qui accueillera la future gare du super-métro, en présence de Maud Tallet (Maire PCF de Champs-sur-Marne) et Michel Pajon (Maire PS de Noisy-le-Grand). Cette future gare se trouvera exactement en dessous de l’actuelle gare du RER A, à cheval sur les villes de Noisy-le-Grand et Champs-sur-Marne. Ce sera une « boîte » souterraine de forme rectangulaire de 120 m de long sur 25 m de large. Elle sera directement connectée à l’actuelle gare du RER A.
Les participants se sont quittés avec l’objectif de réunir « un comité de pilotage » avant l’été, qui sera chargé de valider toutes les décisions prises par la SGP.
Commentaires :
La gare du super-métro de Noisy-Mont-d’Est, passe à la trappe.
« Noisy vaut bien une station…voire deux » titrait Noisy-mag en novembre 2010. Et bien non, Noisy n’aura pas deux gares, le Maître d’Ouvrage en a décidé autrement.
Pourtant, dans le cadre du débat public, Noisy-le-Grand avait fait valoir ses arguments. Le 16 décembre 2010, le Conseil Municipal de Noisy-le-Grand émettait un avis sur les projets de rocade Arc Express et du réseau de transport du Grand Paris, à savoir :
« La desserte par la rocade Arc Express permettra de desservir le secteur du Mont d’Est, Portes de Paris, pôle tertiaire majeur de la première couronne francilienne composé du quartier d’affaires qui regroupe les sièges sociaux d’entreprises internationales et d’un centre commercial d’envergure régionale.
Ce quartier dispose d’un pôle d’échanges constitué d’une gare de la ligne A du RER et d’une gare routière, en cours de reconstruction, qui accueille jusqu’à 25 000 voyageurs quotidien. Ce pôle constitue un complexe majeur de dessertes et d’échanges propices à l’insertion des infrastructures de la rocade Arc Express.
Le secteur Ouest de Noisy-le-Grand possède de surcroît un fort potentiel de développement sur le secteur des Mailles Horizon qui accueillera le Collège-Lycée International, 500 000 m² de bureaux supplémentaires et, dans le secteur dit du Clos aux Biches, la réalisation d’un Eco-Quartier de 1 500 logements. S’il dessert Noisy-le-Grand, le réseau Arc Express contribuera également au désenclavement des quartiers inscrits au cœur des problématiques de la politique de la Ville tel le Pavé Neuf. Aussi, la Ville souhaite que le tracé dit « éloigné » du projet de rocade Arc Express, qui dessert le pôle d’échanges du Mont d’Est, soit retenu ».
Et maintenant, quel avenir ?
La Loi du 03 juin 2010 relative au Grand Paris précise dans son article 1er que le super-métro Grand Paris s’articule autour du Contrat de Développement Territorial (CDT) défini et réalisé conjointement par l’Etat, et les communes. En l’absence de CDT, la Société du Grand Paris pourra conduire des opérations d’aménagement en consultant l’avis des communes, dans un périmètre de 400 mètres autour des gares. Aujourd’hui, en l’absence d’une nouvelle gare à Noisy-Mont-d’Est, nous ne voyons pas comment la SGP, unilatéralement, pourrait prendre la main sur l’aménagement du secteur Ouest des Bas Heurts.
Reste la commune qui, dans le cadre du Contrat de Développement Territorial, élaboré et cosigné par la commune et le Préfet, pourrait établir des objectifs de création de logements. Signalons par ailleurs, que l’approbation des CDT est soumise à la procédure d’Enquête Publique (encore une pour les Bas Heurts ?), visant notamment à informer et à recueillir l’avis du public. Le CDT pourra désigner un aménageur, qui sera à la demande de la commune soit la SGP, soit un autre aménageur.
Ici, nous pourrions penser à la nouvelle SPL SOCAREN. Mais si CDT il y a, il est vraisemblable que la commune de Champs-sur-Marne y sera associée pour la frange Noisy / Champs, au titre de l’émergence du futur pôle Descartes, et nous ne voyons pas très bien quel serait la motivation de l’Edile de Champs-sur-Marne, pour s’impliquer dans l’urbanisation du Grand Ouest Noiséen !
Enfin, à la lecture du projet du nouveau PLU de Noisy-le-Grand, nous percevons très bien que pour la commune, cette nouvelle gare de Noisy-Mont-d’Est devait améliorer la desserte en transport ferroviaire et faciliter les déplacements des usagers. Mais voilà, cette station n’est pas sur le tracé retenu. Pire, la solution de l’Arc Est formulée par le Conseil Général de Seine-Saint-Denis qui devrait relier un jour Pleyel à Noisy-Champs, ne passera pas par Noisy-Mont-d’Est ; elle n’est même pas programmée.
Aussi, avec une fréquentation de 25 000 voyageurs / jour, sachant que le nombre de voyageurs devrait encore augmenter dans les prochaines années, la gare actuelle du RER A de Noisy-Mont-d’Est sera régulièrement asphyxiée, et montrera toujours ses limites en termes d’accessibilité, de convivialité et de largeur de quai.
En conséquence, il est évident que dans le projet de futur PLU, l’attractivité du secteur Maille Horizon est fortement écornée, puisque la connexion de la ligne A du RER au réseau Arc Express ne sera pas assurée à Mont d’Est pour l’ensemble de la Région Ile-de-France. Donc, les déplacements ferroviaires des usagers ne seront pas facilités.
Dans ce contexte, quid du Noisy-le-Grand dynamique en termes de créations d’entreprises, d’emplois, et d’accueil de nouveaux habitants, puisque la ville devait s’appuyer sur ce nouveau projet de super-métro automatique pour accompagner l’attractivité et le développement économique du Grand Ouest Noiséen ?
Encore une fois, la ville a eu « les yeux plus grands que le ventre » et peut être bien que certains experts ont pu vérifier que le marché des bureaux de Noisy-le-Grand est atone, que l’emploi stagne et qu’il n’est pas nécessaire de réaliser des opérations d’aménagement « en rasant des quartiers pavillonnaires entiers », comme a pu nous le confirmer François Leblond, Président de la Commission Particulière du Débat Public du Grand Paris, dans un courrier le 09 février 2011. Mais c’est une autre histoire, et nous aurons l’occasion d’en reparler, puisqu’il y aura encore de nombreuses Enquêtes Publiques sur les Bas Heurts!
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Contribution bibliographique :
- LE FIGARO du 26 mai 2011-Valérie Collet
- LE MONITEUR.Fr du 26 mai 2011
- LE JOURNAL DU DIMANCHE du 16 mai 2011 – Bertrand Gréco