L'affichage "non libre" de Noisy-le-Grand
L’AFFICHAGE ‘NON LIBRE’
DE NOISY-LE-GRAND
L'affichage libre d’une commune, est le reflet de sa liberté d'expression. C’est un mode d'expression très utilisé en France. Son nom officiel est « affichage d'opinion et à la publicité relative aux activités des associations sans but lucratif ». Il est règlementé et doit être distingué de l'affichage sauvage qui, de ce fait, est illégal.
Le plus souvent, la fixation de l'affiche se fait avec de la colle liquide. La méthode la plus couramment utilisée est la colle à tapisserie en poudre, mélangée à de l'eau.
La liberté d’affichage est constitutive d’une liberté fondamentale des citoyens. C’est une pratique enracinée dans la tradition républicaine française. Quand on considère la place faite à la publicité à caractère commercial, toute aussi sauvage, le respect de cette obligation légale est bien un minimum démocratique.
C’est pourquoi le législateur a introduit l’obligation pour les Maires, de faire aménager des emplacements réservés à la liberté de l’affichage d’opinion ainsi qu’à la publicité relative aux activités des associations sans but lucratif » (art. 12 de la loi du 29 décembre 1979 - décret d'application n° 82-220 du 25 février 1982 ). Il est actuellement régi par les articles L. 581 du Code de l'Environnement.
En principe, ces emplacements d'affichage sous différentes formes (affichage d'expression politique, affichage associatif, affichage d’expression libre), doivent être réservés aux associations ou à toute personne voulant passer une annonce gratuitement sans but lucratif ou commercial.
Malheureusement, nous constatons tous les jours à Noisy le Grand que les panneaux d’affichage d’expressions libres font l’amalgame entre affichage politique et affichage associatif. Enfin, on peut aussi déplorer qu'en période électorale, ces panneaux soient le terrain de "guerre d'affichage" entre les différentes équipes des candidats et les partis politiques. De fait, il est très difficile de faire respecter les emplacements réservés de chacun, ce qui enlève le caractère libre de ce mode de communication gratuit et démocratique.
De démocratie, parlons-en !!!....
Lors de l’édition 2009 de la « Fête des Cerises », victime de son enthousiasme généralisé, l’ADIHBH-V avait apposé un grand nombre d’affiches sur du mobilier urbain dans les rues du secteur de la Varenne. Ce qui avait eu pour effet de consterné le Maire Michel Pajon. Courroucement conforté comme par hasard, par un procès verbal et une belle collection de photos établie par la police municipale.
Depuis lors, souhaitant collaborer pleinement à la lutte contre l’affichage sauvage dans le quartier des Bas-Heurts-La Varenne, l’ADIHBH-V communique sur les panneaux d’affichage libre, les clôtures des propriétés, en accord avec les propriétaires et sur le quartier de La Garenne à Bry-sur-Marne, puisque le Maire nous y autorise, alors que celui de Noisy-le-Grand refuse.
Mais voilà, cette année, pour notre 8e Fête des Cerises du 16 juin, nous étions en pleine période électorale pour le deuxième tour des élections législatives, en présence du grand candidat Michel Pajon.
Le système du candidat Michel Pajon
Nous ne somme pas ici au royaume des bisounours, l’activité est lucrative et il n’y a pas de place pour les amateurs ou les gagne-petit. Selon un tract de campagne, un député touche 22.650 € d’indemnités brutes / mois. Vous comprendrez que ça peut créer de l’appétence, alors on ne plaisante plus, il faut gagner, gagner et encore gagner tous les 5 ans. Certes, sans beaucoup d’activité (voir un Parisien du 21/05/2012 sur l’activité des parlementaires), mais il y va du prestige et des avantages. En conséquence le candidat met place pour sa campagne électorale une « stratégie», que chaque soldat doit appliquer à la lettre. Depuis 1995, à Noisy-le-Grand, ce système est bien rodé, il est aujourd’hui efficace. Ainsi, chaque panneau d’affichage libre de la ville est d’office préempté par le candidat Michel Pajon, et affecté quartier par quartier, à quelques militants spécialisés en tapisserie. Ils sont persuadés que tout leur est dû. Ici, on ne partage ni le monopole du panneau d’affichage, ni le pot de colle. Autrement dit, pour satisfaire aux consignes du patron, 24h / 24h, jour et nuit, les Noiséens doivent s’ingurgiter sans réfléchir du candidat Michel Pajon. Ce serait la clé du succès ?
Cette année, afin de faire la promotion de sa 8e Fête des Cerises, l’ADIHBH-V avait décidé de monter au feu, sur quelques panneaux d’affichage libre du quartier de la Varenne et du centre ville, de défendre ces positions et ainsi de faire valoir ses droits républicains, dans un mémorable bras de fer, face au grand candidat Michel Pajon.
Notre expérience fût amusante et très édifiante. Alors que nous occupions seulement 20% d’un panneau et que notre communication n’avait rien de politique, puisque festive, nos affiches étaient systématiquement recouvertes trois heures après, par une militante du clan du candidat Michel Pajon. Dans cette galère, nous avons pu vérifier que le candidat d’opposition Bruno Beschizza, n’était pas plus heureux que nous. Nous en concluons qu’à Noisy-le-Grand, l’affichage libre est un leurre, nous devrions plutôt parler d’affichage non libre.
Ainsi, notre liberté d’affichage en tant qu’association à but non lucratif, constitutive d’une liberté fondamentale et démocratique, a volé en éclat. Alors, que faut-il penser de l’obligation pour les Maires, de faire aménager des emplacements réservés à la liberté de l’affichage d’opinion lorsque, armés d’une armada de militants, ils en font un usage réservé très personnel à l’occasion des campagnes électorales.
(Bry-sur-Marne, angle de la rue des Ormes et du Bd Gallieni)
Pire, les militants du candidat Michel Pajon ne connaissant pas très bien les limites administratives de la ville de Noisy-le-Grand, ont régulièrement souillés les affiches du candidat Gilles Carrez, sur les panneaux situés rue des Ormes et rue de la Garenne, à Bry-sur-Marne. Consternant……
Ceci étant, tout le monde s’accorde à dire que la 8e Fête des Cerises du quartier des Bas-Heurts fut encore une réussite. Dès le lundi 18 juin, fin de la partie, nous avons pu sur ces mêmes panneaux remercier nos visiteurs, en toute quiétude, puisque le 17 juin, le grand député Michel Pajon était élu.