Grand Paris : Communiqué de presse de France Nature Environnement
GRAND PARIS :
PARIS ET LE DESERT FRANÇAIS,
UN PROJET DESIRABLE ?
Communiqué de presse de France Nature Environnement
La loi Grand Paris a été votée en juillet 2010 ; le tracé du futur métro avance et le positionnement des gares se précise. L’Autorité Environnementale (AE) dépendant du ministère de l'Ecologie, de l'énergie, du développement durable, de la mer (MEEDM) vient de donner son avis sur le projet gouvernemental mis au débat public.
Des hypothèses de croissance fantaisistes ?
Ile de France Environnement (IDFE), représentant 380 associations de protection de l'environnement de l'Ile de France, et France Nature Environnement (FNE), qui fédère plus de 3000 associations au plan national, s'interrogent sur la portée d’un développement parisien accéléré et sur ses effets pour le pays tout entier. L'Agence Environnementale (AE) souligne d’ailleurs les fortes contradictions entre les hypothèses démographiques de l'INSEE et celles de la Société du Grand Paris (SGP) près d’un facteur 3 : soit 670 000 habitants en plus (entre 2007 et 2030) pour l'INSEE contre 1,8 million pour la SGP (entre 2005 et 2035). Les prévisions de croissance de l'emploi présentent le même décalage. Le nombre de personnes estimé n’est pas anodin car il conditionne les projets pour loger, soigner, éduquer, nourrir et transporter ces nouveaux parisiens. On peut d’ailleurs s’interroger sur la fiabilité de ces projections, alors qu’actuellement l’Ile-de-France affiche un solde migratoire négatif, notamment pour les familles avec enfants.
L’étalement urbain est-il une fatalité ?
IDFE et FNE demandent à l’Etat de les éclairer sur une volonté affichée de favoriser l’étalement urbain dans la région capitale, pour y concentrer un quart de la population française. Cette hyper croissance, attirant au maximum la population, les emplois, les moyens de recherche et d’éducation, risque de se faire aux dépens du reste du territoire et des métropoles régionales en particulier. Cette hypertrophie se fera vraisemblablement au détriment de la qualité de vie des franciliens par la dégradation de leur environnement.
Pour Guil Bensoussan, coordinateur du pôle aménagement durable du territoire de FNE : « l’étalement urbain n’est ni souhaitable, ni une fatalité, surtout si le prix de l’essence flambe. Il faudra alors s’attendre à un retour des populations vers les centres- villes où le coût des trajets ne grèvera pas le budget des ménages ».
Le rattrapage pour les transports publics reste indispensable
IDFE et FNE considèrent que la construction d’une rocade ferrée en petite couronne, comme le propose le projet régional Arc Express issu du SDRIF élaboré démocratiquement, est indispensable pour pallier le retard accumulé dans ce domaine. En revanche l'extension des infrastructures de transports en deuxième couronne, prévue par la SGP, risque de conduire à un étalement urbain accru et à une inflation de la consommation des espaces naturels et agricoles, dans une région loin d’assurer sa subsistance alimentaire. IDFE et FNE pensent que le modèle de croissance urbaine sans limites est à repenser en fonction de l’accès aux ressources énergétiques et aux matières premières et de l’approvisionnement en denrées alimentaires et en eau potable.
Pour Michel Riottot, président de Ile de France Environnement : « Le projet doit être conçu pour le bien-être des franciliens et non pas pour générer plus de spéculation immobilière. »
Paris : le 06 septembre 2010
Commentaire
Du baratin, encore et toujours du baratin de nos technocrates : « des hypothèses de croissance fantaisistes » souligne l’Agence Environnementale, mais c’est gravissime. Comment peut-il y avoir de si fortes contradictions sur le diagnostic, entre l’INSEE et la Société du Grand Paris Gouvernementale ?
Comment le Grand Paris peut-il annoncer 1,8 millions d’habitants en Ile-de-France à l’horizon 2035, alors que l’INSEE précise 670 000 jusqu’à 2030. De qui se moque-t-on, prendrait-on les citoyens pour des demeurés ? Nous sommes dubitatifs.
Le Grand Paris porte l’ambition de renforcer l’attractivité de la capitale au plan international et de faire une ville monde comme Tokyo ou New York. La belle affaire ! A ce titre, on veut concentrer en Ile-de-France 25% de la population française, aux dépens du reste du territoire et des métropoles régionales. Pendant ce temps les régions se désertifient : plus de transports en commun, plus de postes, plus de médecins, plus d’Ecoles, plus de petits commerces, plus de bistrots, etc... Heureusement, on réintroduit les loups et les ours dans nos montagnes !!!
Comme l’ADIHBH-V le dénonce depuis très longtemps, tout ceci n’est qu’un problème de promotion immobilière et de spéculation foncière sur le dos des citoyens, au détriment d’un supposé « bien-être des franciliens» qui ne viendra jamais.
Le malheur, c’est que les Maires bâtisseurs toujours à la recherche de ressources financières s’emparent de ces alibis pour préempter, exproprier, raser des quartiers, entasser les habitants dans de nouvelles cités dans lesquelles demain germera insécurité et incivilité, semer le désarroi dans des familles qui n’aspirent qu’à la tranquillité.
Oui, c’est un problème de fric, relisons nos billets :
- Le Maire, l’accession sociale et le promoteur (05/05 – 09/05 et 14/05/2010),
- Noisy-le-Grand vend ses bijoux fonciers (25/10/2010)
tout est dit !
Comment peut-on envisager de construire à Noisy-le-Grand 7075 logements (20 000 habitants), à l’horizon 2013, sans avoir établi un nouveau Programme Local de l’Habitat (PLH) communal qui, en principe, est l’échelon pertinent retenu par la Loi pour la programmation et l’évaluation de l’habitat en matière d’urbanisme local ?
Un PLH comprend : 1- Le diagnostic, 2- L’énoncé des principes et des objectifs, 3- Le programme d’actions. C’est la seule manière de parvenir aux objectifs et aux principes fixés en matière de politique du logement à l’échelle d’une Commune. A Noisy-le-Grand rien de tout cela, mais on travaillerait sur un nouveau PLU ? Serait-il par hasard amputé de certains éléments objectifs d’analyse ?
Manifestement, la logique Communale privilégierait le vecteur subvention. Rappelons-nous : « 10 millions d’euros de l’Etat par Eco-Quartier, dans le cadre du Plan Etat-Région 2007/2013, pour Noisy-le-Grand ».
En contrepoint, il ne vous aura pas échappé qu’il faut aussi des logements. Le BTP est pourvoyeur d’emplois, mais nos jeunes ne veulent pas embrasser ces professions, alors que la formation professionnelle en alternance de ces secteurs est excellente.....alors ?
Nous en convenons, c’est très complexe, la critique est aisée et les solutions ne sont pas écrites dans le marbre, mais il est tout aussi évident que la technocratie de tous les élus n’arrange rien, et que cette hyper croissance se fera au détriment de la qualité de vie des Franciliens par la dégradation de leur environnement.
Finalement, le projet Arc Express, peut-être moins fumeux, mais élaboré beaucoup plus démocratiquement est dans un premier temps la véritable urgence. Il aurait pour principale ambition d’améliorer et de renforcer immédiatement l’offre de transport collectif, au plus près des besoins des habitants historiques et des usagers, c’est une priorité. Ensuite, nous verrons.
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