Enquête Publique : Plan de Prévention d'Inondation de la Marne
PLAN DE PREVENTION
DU RISQUE
D’INNONDATION
DE LA MARNE (PPRI)
ENQUÊTE PUBLIQUE
Après la cruelle épreuve traversée par les Vendéens et les Charentais, il y a quelques semaines, voila un sujet d’actualité qui mérite la plus grande attention des habitants de Noisy le Grand.
Mémorandum :
Lu dans Le Canard enchainé du 31 mars 2010. « Avant la tempête, une inondation de permis de construire ». Députés, Sénateurs, Maires et Promoteurs ont bétonné sans vergogne la côte vendéenne et ses zones inondables. Depuis la catastrophe et les 53 morts, les mêmes dénoncent la violation du principe de précaution….
Aujourd’hui, avec des trémolos dans la voix, ils demandent « l’accélération de la mise en place des Plans de Préventions des Risques d’Inondation ».Alors que pour ces deux communes, le PPRI qui aurait pu bloquer la folle urbanisation n’est toujours pas entériné. En effet, depuis 2001, ces municipalités, à la faveur de longues procédures juridiques, courriers dilatoires, et réunions de conciliation, retardaient son adoption.
En Experts patentés des zones inondables, ces élus qui avaient la « légitimité électorale » annonçaient que La Faute-sur-Mer et L’Aiguillon se trouvaient parfaitement protégés de toute menace de subversion maritime.
Enquête Publique
Le projet de Plan de Prévention du Risque d’Inondation de la Seine dans le département de la Seine-Saint-Denis concerne les cinq communes suivantes : Gagny, Gournay-sur-Marne, Neuilly-Plaisance, Neuilly-sur Marne et Noisy-le-Grand.
Le dossier d’Enquête Publique est consultable du 27 avril au 1er juin 2010 inclus, soit une durée de 36 jours, à la Direction de l’Urbanisme, Hôtel de Ville, 16 bd du Mont d’Est, à Noisy le Grand, aux jours et heures ouvrables au public.
Le Commissaire Enquêteur est Monsieur Jean CULDAUT, Architecte-Urbaniste, Directeur Technique.
Une Réunion Publique sera organisée le vendredi 7 mai 2010 à partir de 17h30 à la Mairie de Gournay-sur-Marne, salle Alain Vanzo, rue de l’Alouette.
Le dossier du projet de PPRI de la Marne dans le département de la Seine Saint Denis est composé de documents textes et cartographiques, téléchargeables en cliquant sur PPRI Marne.
Par ailleurs, le Préfet de Seine Saint Denis avait transmis le projet de PPRI à la commune de Noisy-le-Grand, par courrier en décembre 2008, pour avis. Trois zonages, sur les quatre possibles ont été retenus à Noisy-le-Grand. Seuls les zonages « jaune », « orange » et « rouge » sont applicables.
Précédemment, un préalable avec la Préfecture et la DDE, avait conduit la Ville de Noisy-le-Grand à faire valoir l’enjeu majeur, à l’échelle supra-communale, que représentait l’aménagement des bords de Marne.
Situé en entrée de ville et en bord de Marne, ce secteur de huit hectares actuellement en friches représenterait un fort potentiel d’aménagement pour la commune de Noisy-le-Grand. Cette dernière souhaitant développer les activités touristiques et de loisirs liées à la Marne en créant entre la Marne et le pied du coteau un parc paysager de loisir sur le thème de l’eau. Les liaisons douces piétonnes et cyclistes seraient privilégiées et, à terme, ces espaces seraient reliés aux 270 ha du bois Saint Martin (NDLR : à voir, c’est pas encore gagné). Trois hectares seraient ouverts à l'urbanisation ; des logements hors d'eau seraient envisagés.
Ainsi, face à ce lobbying, deux projets, dans le secteur de la Rive Charmante et des Epinettes, avaient ainsi été pris en compte.
Par ailleurs, ne se refusant aucun sacrifice, des études hydrauliques [*] réalisées par la ville avaient permis de faire évoluer le zonage du PPRI de ces secteurs, initialement prévus en « zone rouge » dite d’expansion des crues, vers la « zone jaune », dite urbaine, en aléas forts et autres. Ce dernier zonage autorise une urbanisation limitée et raisonnée des secteurs de la Rive Charmante et des Epinettes, alors que la zone rouge précédente, d’une façon générale, interdisait toute nouvelle construction.
Finalement, c’est dans sa séance du 02 février 2009, que le Conseil Municipal a délibéré pour donner un avis favorable sur ce projet de PPRI de la Préfecture, assorti de réserves, dont certaines sont fondées, mais d’autres opportunistes du type : « La commune souhaite également que le projet de PPRI prenne en compte les objectifs du SDRIF . Celui-ci propose en effet de maîtriser et adapter l’urbanisation nouvelle, en particulier l’aménagement urbain renouvelé, en zone inondable. Tout en étant compatibles avec le risque d’inondation, des opérations innovantes de construction pourraient ainsi être développées dans ces zones, à titre de test ».(voir la délibération du CM du 02 février 2009).
Ainsi, la Municipalité de Noisy le Grand admettrait très bien que ses bords de Marne deviennent une zone expérimentale de constructions en zones inondables, moyennant vraisemblablement quelques subventions de la Région Ile-de-France. Cela aurait de l’allure, nous pourrions titrer en entrée de Ville : « Noisy le Grand, première Ville de l’Est Parisien les pieds dans l’eau ».
Blague mis à part, nous restons dubitatifs face à ces études hydrauliques réalisées par la Ville, « sur commande », qui auraient tout simplement pour but d’instrumentaliser les futures options urbanistiques de la Commune. Nous pouvons raisonnablement nous poser plusieurs questions : Quel est le cabinet d’étude ? S’agit-il de Setec-Hydratec ? Est-il reconnu par la DDE ? Quel est son degré d’indépendance ? Autant de questions qui restent pour nous sans réponses, mais qui devront être approfondies par le Commissaire Enquêteur. Ceci étant, nous connaissons parfaitement la validité des modèles mathématiques qui, finalement, ne sont fonction que de la pertinence des paramètres mathématiques que vous introduisez dans les équations. Et là, les conclusions deviennent aléatoires en fonction des objectifs !
En outre, que peut-on dire de la construction des maisons hors d’eau ? S’agit-il de maisons sur pilotis comme nous en trouvons dans le Languedoc-Roussillon ? Dans ce cas là, nous avons déjà un bel exemplaire en bord de Marne avec « La Pergola », hypothétique guinguette ‘mort née’ qui ne trouve pas de Gérant depuis des année.
Nos conclusions
Non, le sujet est trop grave, Xyanthia est passé par là voilà quelques semaines, la construction en zone inondable est aujourd’hui pointée du doigt et il faut durcir les règles de construction. C’est la raison pour laquelle nous sommes fermement opposés à la future urbanisation des 3 ha des bords de Marne. Nous disons non, à la modification du zonage proposé par la Ville de Noisy le Grand, et nous sollicitons le maintien dans ce projet de PPRI des zones inconstructibles rouges et oranges, qui sont des zones en aléas très forts (supérieurs à 2m). Donc pour nous, tolérance zéro.
En fait, ceci n’aura aucune incidence sur le développement des activités touristiques et de loisirs liées à la Marne en créant un parc paysager de loisir sur le thème de l’eau, et des liaisons douces piétonnes et cyclistes. En d’autres termes, la qualité de vie des Noiséens n’en sera en aucun cas affectée.
Evidemment, pour la promotion immobilière chère à la Ville !!!….., mais c’est un autre débat. A moins que ce ne soit finalement le véritable enjeu ?
Cette opinion est encore confortée par Nicolas-Gérard CAMPHUIS, Directeur du Centre Européen de Prévention du Risque d’Inondation (CEPRI), comme il a pu l’énoncer dans l’émission d’Yves CALVI « C dans l’Air » du jeudi 08 avril courant, à savoir : « obligatoirement, de nouvelles catastrophes naturelles exceptionnelles auront lieu dans le futur. Mais où ? A quel moment ?.... »
Par contre, nous sommes en parfaite harmonie avec la délibération de la Commune en date du 02 février 2009, lorsqu’elle s’interroge sur l’absence de référence au PPRI adopté ou en cours d’élaboration dans le Val de Marne. Il est évident qu’il doit y avoir une parfaite cohérence des PPRI entre les départements du Val de Marne et de la Seine Saint Denis.
[*] Connaissances apportées par les études hydrauliques
Les études hydrauliques mettent en œuvre des modèles de simulation dynamique des écoulements dans les cours d’eau et les vallées inondables. Ces outils mathématiques permettent de calculer les lignes d’eau et les vitesses pour une configuration géométrique de vallée donnée.
La simulation hydraulique est le plus souvent effectuée à partir d’un modèle par « casiers » qui utilise un découpage en îlots géographiques (appelés « casiers hydrauliques ») pour représenter la zone inondable. Les principaux intérêts du modèle par casiers sont qu’il peut restituer pour chaque zone le niveau d’eau et le débit transitant et qu’il permet d’appréhender la notion de hauteur d’inondation, de durée d’inondation et de direction privilégiée de l’écoulement. De tels modèles sont donc capables de restituer de manière dynamique, au fur et à mesure de la propagation de la crue (donc en régime transitoire), l’évolution de la tache d’inondation au sein du lit majeur de la rivière. Ils permettent aussi de rendre compte de la complexité des phénomènes hydrauliques à l’échelle locale : chenaux préférentiels d’écoulement, zones d’accumulation, ainsi que de la présence des nombreux obstacles implantés dans le lit majeur : routes, voies SNCF, remblaiements, digues,…
Une étude hydraulique a été réalisée en 1997 par HYDRATEC pour le compte du service navigation de la Seine dans le but de décrire les écoulements dans le lit d’expansion de la Marne et de représenter les zones inondées pour différents types de crues (1910, 1955, 1970, 1983, 1993).D’autres études hydrauliques ont été menées pendant la période 1992-1998 à l’échelle de la région Île-de-France. Ces études ont été réalisées par SETEC-HYDRATEC pour le compte des Grands Lacs de Seine (IIBRBS). Il s’agissait dans un premier temps de simuler différentes crues sur les bassins Marne et Seine et de déterminer l’efficacité des protections existantes.
Les études de modélisation hydrauliques permettent d’établir en tout point de la zone inondable les cotes maximum de crue s’établissant par submersion directe ou indirecte. Cependant, leur limite vient de la précision du découpage en casiers, qui n’est parfois pas suffisante pour permettre une interprétation locale pertinente des résultats fournis par les modèles.
Pour cartographier les aléas inondations de manière plus précise, il est nécessaire de limiter le champ de l’étude et d’affiner la détermination des hauteurs d’eaux.