Des Noiséens sur le qui-vive !
DES NOISEENS
SONT SUR LE QUI-VIVE...
BIENVENUE A L'ADIHPA !
Démolira, démolira pas ?... l’idée est depuis longtemps sur la table à Noisy-le-Grand.
Nous n’en voulons pour preuve que la décision du Maire n° 175, du Conseil Municipal du 18 mai 2006, relative à la nécessité d’assurer une étude de faisabilité de la démolition des logements du secteur du Palacio, et son intégration dans le dossier ANRU de l’époque.
(Cliquer sur : Etude de démolition du Palacio)
Cette initiative a suscité un grand émoi parmi la population du Palacio d’Abraxas (1).
Comme pour la majorité des grands ensembles, ses occupants, même s’ils en dénigrent certains aspects, se sont appropriés ces lieux. Chacun les a teintés de sa touche personnelle et y a accroché un morceau de sa vie.
Rien d’étonnant, donc, à ce que les 600 résidents du Palacio Abraxas se constituent en Association pour défendre leurs intérêts aujourd’hui menacés. L’ADIHPA (*), c’est l’Association de Défense des Intérêts des Habitants du Palacio Abraxas, portée sur les fonds baptismaux, le 06 décembre 2012 et déclarée en Préfecture de Seine-Saint-Denis le 12 décembre 2012.
Au départ, ce sont quelques voisins qui partagent un même lieu de vie et qui y sont attachés. C’est parce que tous unis ils seront plus fort. Parce que c'est sympa de mieux se connaître. Parce que chacun peut apporter aux autres. Parce que l'on tient à nos bâtiments comme à nos logements. Parce que le Palacio est témoin d'une histoire de l'architecture et de l'urbanisme des années 1970, avec Ricardo BOFILL(2). Parce que c'est un lieu riche où cohabitent plusieurs cultures. Parce que c'est un endroit unique qui inspire, qui attire et qui se visite.
Parce que démolir 600 logements quand il en manque cruellement est un non sens. Parce qu'ils n'ont que des chiffres à leur opposer et qu’ils ont le nombre. Parce qu'ils en ont marre d'entendre que chez eux c'est dégradé, quand certains y contribuent par leur laisser-faire alors que tout devrait être mis en œuvre pour valoriser le site. Parce qu'ils sont chez eux tout simplement et qu'ils ont tous au moins mille raisons de vouloir y rester (3).
Parce que la légitimité électorale d’un édile, professionnel de la politique, se prétendant légitime à incarner la parole du peuple à travers le mandat qui lui a été confié, mais élu avec moins de 25% des inscrits, est aujourd’hui de plus en plus critiquée dans l’opinion publique. Certes, sans vouloir tomber dans le mépris, voire la défiance vis-à-vis de cette catégorie de citoyen, et tout en étant démocrate, on voit bien ici se dessiner les contours flous de cette curieuse hiérarchie qu’est devenue avec le temps, la légitimité électorale. En effet, quid de l’opinion des 76% de citoyens restants ?
Quand un Maire reste sourd aux revendications légitimes de nombreux citoyens, Quand un Maire affirme à corps et à cris que les Associations de défenses des quartiers ne peuvent gouverner (ce qui est exact, les décisions revenant aux politiques), il n’en demeure pas moins vrai que la représentation associative, non travestie par les sondages d’opinion d’IPSOS (à ce sujet, voir le Noisy magazine n° 190, de février !!!), reste une figure pacifiée incontournable de l’opinion publique. En fait, les Associations de défense sont l’expression d’une énergie sans pareille, que l’on ne sonde jamais, mais qui sont pour le coup un rouage de la souveraineté populaire d’autant plus essentiel, que nos gouvernances manquent de lisibilité dans leur fonctionnement et de démocratie représentative. Et pour cause, ces « élites » font de l’opportunisme politique un métier, et même un très bon métier !
L’enjeu est d’importance, alors oui, puisque la démocratie vécue est loin de la démocratie proclamée, bienvenue à l’ADIHPA, qui va nous apporter son expertise. Plus on est de fous, plus on est incisif…..
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(*) - (Cliquer sur : ADIHPA)
(1) -Imaginé par l'Architecte Ricardo Bofill, cet ensemble immobilier résidentiel monumental de 600 logements, forme un espace convexe : le Théâtre en hémicycle à l’Ouest, le Palacio en forme de « U » à l’Est et, au centre, l'Arc de Triomphe. Cet habitat d’inspiration néo-grecque aux formes massives du XIXe siècle, mêle une composition classique aux impératifs fonctionnels et économiques du XXe siècle. L'attention accordée à la fabrication du béton préfabriqué et à sa coloration rose proche du grès a permis d'atteindre un niveau de qualité exemplaire du meilleur effet sous le soleil. Aujourd'hui, l'ensemble reste soit décrié, soit considéré comme un incroyable témoignage de l'architecture des années 70 et 80.
(2) - Ricardo Bofill naît à Barcelone en 1939. Il n’a que 24 ans lorsqu’il fonde une agence interdisciplinaire, « Le Taller de Arquitectura », composée d’Architectes et d’Ingénieurs mais aussi de Sociologues, d’Historiens et de Philosophes. Leur réflexion commune les mène à des tentatives de réponses aux problématiques actuelles de l’urbanisme. Les membres du « Taller de Arquitectura » conçoivent plusieurs ensembles de logements sociaux en Espagne, donnant à Ricardo Bofill une renommée internationale. Ces réalisations sont pour lui une réponse à l’architecture de masse, celle des logements sociaux, créée par des architectes dépourvus de style. Il formule sa réponse selon ces trois points : la « mixité des fonctions », la « référence à l’échelle humaine » (sic) ainsi que la « qualité et l’esthétique des espaces publics ».
(3) – Dès 2008, l’ADIHBH-V a informé Ricardo Bofill du projet d’une éventuelle destruction du Palacio d’Abraxas, par la commune de Noisy-le-Grand. Dans son courrier du 09 juillet 2008, l’Architecte s’en est ému et s’est engagé à être « très attentif à l’évolution de ce dossier ». Il se réserve la possibilité de faire valoir ses droits en tant que propriétaire intellectuel de cette œuvre.