Urbanisme et RER
RER BONDES, POLITIQUE D’URBANISATION RATEE !
___
Cela fait 2 semaines que divers incidents s’accumulent sur la ligne du RER A avec pour conséquences des annulations de trains et des retards très importants.
Les causes de ses incidents sont diverses selon la RATP : problème d’alimentation électrique, malaises des voyageurs, objets tombés sur la voie, etc…
Concrètement, pour les usagés noiséens cela se traduit par des retards variant de 15 à 75 minutes pour un trajet jusqu’à Châtelet les Halles devant durer normalement 20 minutes.
Bien entendu, qui dit RER en retard, dit plus de monde en attente et donc des wagons bondés, dans lesquels règne un climat quasi tropical (en terme de température et d’humidité).
Pire encore, ce phénomène s’auto entretien : plus les trains sont en retards, plus les trains sont remplis, plus il y a de malaises voyageurs et plus cela crée de nouveaux retards, etc...
La situation, aujourd’hui à la limite du supportable, semble condamnée à se dégrader dans les toutes prochaines années.
En effet, aux heures de pointes, les RER A se suivent à moins de 3 minutes d’intervalle sur le tronçon principal (c'est-à-dire à partir de Vincennes). Il est donc techniquement impossible d’augmenter la fréquence des trains.
Dès lors, la seule solution consisterait à généraliser les trains à doubles niveaux qui peuvent accueillir un plus grand nombre de voyageurs. Le problème est que l’effet de cette solution serait marginal, puisque déjà plus de la moitié des trains roulant aux heures de pointes, sont à deux étages.
Et encore, la fulgurante expansion des villes nouvelles de Marne La Vallée en bout de ligne de RER A (Bussy St Georges, Chessy) nous montre que la limite est loin d’être atteinte. Dans ces villes nouvelles, les projets immobiliers poussent comme des champignons sur des terrains vagues, ou sur d’anciennes terres agricoles et, précisons le, sans expropriations/démolitions de maisons.
Et c’est là que l’on peut de nouveau s’interroger sur la logique de Michel Pajon qui avec une certaine frénésie et sans véritable concertation, décide de démolir puis reconstruire dans tous les quartiers de Noisy le Grand, avec expropriations à la clé.
Au bas mot, sur les futurs projets que l’on connaît, nous pouvons compter 10 000 à 15 000 Noiséens de plus dans 5 ans, et ce sans prendre en compte les traditionnelles surprises, d’après élections. Donc, cela ferait à la louche 4000 usagers supplémentaires par jour, et ceci juste pour Noisy le Grand.
Dans quelques années, il faudra réserver son billet de RER deux mois à l’avance, tellement ils seront pleins. Et l’on nous parle d’écologie et de développement des transports en commun ? Nous pourrions pourtant attendre que le Conseil Régional d’Ile de France réponde à ces problèmes.
Donc, si l’on devait résumer la politique menée à Noisy le Grand, c’est : « je démolis d’abord, je construis ensuite et pour finir, je réfléchis aux moyens de faire vivre les Noiséens dans leur ville ».
Enfin, espérons que cette semaine qui débute se déroulera dans de meilleures conditions de transports pour tous les usagers de la ligne A du RER.