Quelques infos sur le projet du S.D.R.I.F.

Publié le par adihbhv

 
 
 
LE SCHEMA DIRECTEUR DE LA REGION ILE DE FRANCE ( S.D.R.I.F.)
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Un S.D.R.I.F, à quoi ça sert ?
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Le Schéma directeur de la région Ile de France est un document écrit d'environ 170 pages, accompagné, entre autres, d'une carte générale qui détermine les secteurs à développer en priorité et les secteurs à préserver. Il fixe les grandes orientations d'aménagement pour les 20 ans qui viennent: logements, activités, transports, etc?Le premier schéma de ce type, adopté au milieu des années 1960, a permis de créer la ville nouvelle de Marne la Vallée et de planifier le RER. L'actuel schéma a été réalisé en 1994. Pour la première fois, c'est la région socialiste qui pilote la nouvelle version sous la houlette de M.Jean Paul Huchon, mais l'Etat doit donner son accord, vraisemblablement en 2007. Les projets de développement des communes doivent ensuite se conformer aux orientations du schéma directeur.
 
Après deux ans de débat, le projet du futur schéma directeur de la région Ile de France a été présenté mercredi 29 novembre, par M. JP HUCHON, au Parc floral de Vincennes. Ainsi, la région et l'état prévoient de bâtir 60 000 logements par an. Les principaux axes concernés seraient:
·        une demande de logement qui explose,
·        densifier le Nord de Paris,
·        étendre les villes nouvelles,
·        fixer les limites de l'agglomération Parisienne.
Aujourd'hui l'ADIHBH-V va se limiter à quelques informations sur le projet du document d'orientations "une vision régionale pour l'Ile de France" du Conseil Régional.,et reprendre ce qui a été analysé par Ile de France Environnement (IDFE)-(*), il y a quelques mois. IDFE soulève sept points sur lesquels elle exprime des réserves. Nos propos actuels porteront uniquement sur deux points:
·        la construction de logements,
·        la densification des tissus urbains.
Lorsque nous aurons plus d'informations sur le projet présenté mercredi 29 novembre, nous compléterons nos données. Soit:
 
-      La construction de logements
 
Pour obtenir tous les détails, nous vous conseillons de consulter le site www.idfe.org d'IDFE. Vous lisez le dossier de la revue Liaison n° 87 de septembre 2006: "SDRIF, entre l'Etat, la Région et IDFE le débat s'amplifie".
 
En résumé, s'il est nécessaire de relancer la construction de logements sociaux en corrigeant leur excessive concentration actuelle, l'objectif global des 60.000 logements par an n'est pas étayé par une étude approfondie. Il apparaît davantage comme un slogan mobilisateur.
 
-      La densification des tissus urbains
 
La "Vision régionale", souligne à plusieurs reprises que l'effort de construction doit se faire en prélevant le moins possible sur les espaces ouverts (espaces naturels, terres agricoles) par une densification des espaces urbanisés et l'adoption de formes urbaines plus denses que par le passé pour les espaces à urbaniser.
 
Les 200 propositions d'IDFE allaient dans le même sens en préconisant toutefois:
 
a)- pour la proche couronne la reconstruction de la ville en réaménageant les friches industrielles, les délaissés des infrastructures de communication, les terrains d'Etat mal utilisés et les grands ensembles à restructurer ,
 
b)- pour la grande couronne : la restriction des espaces constructibles en zone rurale ; la poursuite, dans leur emprise actuelle, du développement des villes nouvelles non achevée ; le développement des villes moyennes par l'implantation d'activités, d'équipements publics et par une urbanisation de densité raisonnable, peu consommatrice d'espace ; l'arrêt de l'urbanisation des bourgs, villages et hameaux, si ce n'est de façon modérée, strictement encadrée, respectant les paysages et le caractère de l'habitat local.
 
Mais le document de la Région, en ressassant l'idée de densification semble vouloir convaincre que la densité sera le remède à tous les maux des Franciliens. IDFE soulève deux objections :
 
1-l'idée développée du "c?ur d'agglomération aux contours élargis jusqu'au corridor de l'A86" au sein duquel "les interdépendances se renforcent". On y souligne les différentiels de densité des espaces bâtis : 3 fois plus élevée à Paris que dans les Hauts-de-Seine, et 5 fois plus qu'en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne. La vision régionale considère qu'il y a là un fort potentiel de constructibilité par un alignement progressif vers le niveau supérieur.
On voit ressurgir l'idée du "Grand Paris" que la Ville de Paris relance avec la notion de "conférence métropolitaine". Celle-ci pourrait regrouper Paris et quelque 80 communes, et dessiner, à terme, une nouvelle frontière à l'intérieur de la Région regroupant au centre tous les grands équipements et les outils du pouvoir.
 
Les 200 propositions d'IDFE préconisaient au contraire :
 
a)- pour l'hypercentre francilien (Paris et villes limitrophes) : la stabilisation de la densité de population, voire son desserrement chaque fois que c'est possible ; l'arrêt de la densification du bâti et l'abandon définitif de l'urbanisme des tours, gros consommateur d'énergie et destructeur du lien social ; le maintien d'espaces ouverts entre Paris et les communes voisines par la sauvegarde de la ceinture verte parisienne, ainsi que des bois de Vincennes et de Boulogne ;
 
b)- pour la proche couronne (petite couronne et partie agglomérée de la moyenne couronne) : la limitation de la densité de population au niveau de celle des centres des métropoles régionales (9.400 habitants/km2 pour Lyon - la plus dense - contre plus de 20.000 à Paris) ; la préservation des quartiers d'habitat individuel subsistant dans les villes denses.
 
2- la seconde objection concerne ces quartiers d'habitat individuel dont le document régional dit que, s'ils sont dans un périmètre de moins de 800 m d'une gare, ils devront muter du pavillonnaire vers le petit collectif. Ceci vaut aussi bien pour ceux de la petite couronne, généralement de construction ancienne sur de petits terrains, que pour ceux des villes de moyenne couronne où ils sont de construction plus récente.
 
ADIHBH-V : Comme F Thuin (ADIHR) le précisait lors de notre Assemblée Générale le 21 octobre dernier, pour Noisy le Grand et les autres communes d'Ile de France, celles-ci auront tout loisir de faire valoir ces directives et ainsi pénétrer plus aisément dans le cadre d'une Utilité Publique. Sous la gouvernance d'une personne comme Michel Pajon, le danger est extrême. Les quatre photos ci après montrent l'impact désastreux avec les trois gares de Noisy le Grand et celle du RER de Bry sur Marne, sur les secteurs pavillonnaires environnants..
 
En fait, dans l'idée de Mireille FERRI, Elue Verte, vice Présidente du Conseil Régional et cheville ouvrière de l'élaboration du SDRIF, nous ne pensons pas que la notion de mutation dont on parle, corresponde a la destruction radicale de quartiers existants comme souhaiterait le pratiquer Michel Pajon sur les Bas Heurts En fait, il faudrait vraisemblablement comprendre la mise en place de réserves foncières dans l'espace et dans le temps, en fonction de l'évolution de la vie de la cité sur 20 ou 30 ans. Toutefois, nous allons lui demander de préciser publiquement cette notion.
 
Pour répondre au souhait de la Région que "le SDRIF concilie densité/compacité et aération de la ville" IDFE fait observer que ces quartiers contribuent à cette aération et que leur "capacité", s'ils sont proches de gares, peut être améliorée sans les dénaturer, en permettant dans les règlements des PLU :
 
a)- l'agrandissement limité, au-delà des possibilités du COS, de maisons construites sur de petits terrains, pour permettre aux familles de s'agrandir,
 
b)- l'agrandissement de pavillons pour y créer un logement supplémentaire,
 
c)- et sur les grands terrains qui pourraient se libérer, la limitation du volume des constructions possibles, pour permettre l'implantation de petits immeubles de quelques appartements s'intégrant bien avec le voisinage.
 
ADIHBHB-V : C'est exactement la préconisation de notre Association, dans le contre projet Etudiants.
 
En résumé, une "densification raisonnée" du bâti existant est utile pour compléter la remise en cause des habitudes en matière de densité construite dans les zones à urbaniser. Cependant il faut approfondir ce concept de densité raisonnée et lui donner un contenu acceptable par les habitants concernés.
 
A suivre,????..
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(*) IDFE a pour objet fondamental, dans la région d'Ile de France, de veiller à la sauvegarde et à la mise en valeur de l'environnement et de la qualité de la vie dans tous ses aspects, notamment l'aménagement du territoire, l'urbanisme, la protection du patrimoine, des sites naturels et bâtis, de la faune et de la flore ainsi que l'amélioration du cadre de vie et la lutte contre les pollutions et les nuisances afin de permettre un développement durable.
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J
A condition qu'il y ait suffisament de financement public, et qu'il n'y ait pas d'abus de gaspillage, l'ensemble des programmes de rénovation urbaine (ANRU) sur le département, va déjà modifier l'aspect de la Seine Saint Denis dans les 10 prochaines années. Par ailleurs, avant de ce lancer dans un programme frénétique de constuction immobilière à tous va, comme sur les Bas Heurts à Noisy le Grand, anticipons préalablement les infrastructures nécessaires à la qualité de vie, comme les transports en commun par exemple.<br /> Oui, il faut des logements sociaux, et les résidants des Bas Heurts sont pour la mixité sociale. Le logement social doit être synonyme de qualité en réalisant de petits immeubles (R+2), à l'architecture avenante et aux normes HQE (Haute Qualité Environnementale). De plus, alors que près des deux tiers des ménages franciliens disposent de revenus inférieurs aux plafonds d'accès au logement social, il faut mettre en place les conditions pour que ces personnes puissent y accéder. <br /> Enfin, il faut que la Loi soit plus contraignante vis à vis des communes qui construisent des logements privés, sans y imposer un quota de 20% minimum en logement sociaux,. L'ADIHBH-V à eu l'occasion de dénoncer cet état de fait sur Noisy le Grand , (voir blog: Une urbanisation à deux  vitesses).
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E
Très bonne idée que celle d'évoquer le SDRIF à propos des Bas Heurts !<br /> Je ne partage pas totalement l'approche d'Alain CASSE, en toute sympathie d'ailleurs, sur la question du logement social et de la densification qui pourrait se faire au cas pas cas. En effet, la loi SRU en témoigne, trop de communes se dispensent encore de l'effort nécessaire et indispensable ! Ne leur fournissons pas de prétexte ! Pour autant, un habitat raisonné et raisonnable, mixte, bien sûr, doit être au coeur du SDRIF. Comment supporter, en effet, une urbanisation galopante, qui ne cache même plus les appétits spéculatifs, et où le logement social sert de prétexte-alibi ...<br /> Bref, nous sommes tous convaincus que l'on peut faire mieux utilement ... mais ne nous trompons pas sauf à tomber dans un travers discutable, celui de "Chez moi, c'est bien, on touche à rien"<br /> Quand, hélas, au Sénateur DEMUYNCK, tant pis je vais être un peu politicien, qu'a-t-il dit ou fait pour veiller à une juste répartition, par exemple du logement social dans toutes les communes en Seine Saint Denis ? A ma connaissance, l'origine du logement social de Neuilly Plaisance n'est pas de son fait  !<br /> Bien cordialement
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A
La mise en place de commissions au moment de la révision du SDRIF, a été l'occasion de recueillir les avis de Sequano-Dionysiens désireux de partager leurs attentes, leurs idées et leurs convictions sur le devenir de la Seine Saint Denis? Cette initiative de Démocratie Participative a eu pour origine les Sénateurs UMP Christian DEMUYNCK et Philippe DALLIER.<br /> Question:  La reconstruction de "la ville sur la ville" est une idée inscrite au SDRIF, pour autant, faut-il l'appliquer à la Seine Saint Denis ? Le 93 c'est déjà 43% de logements sociaux, Noisy le Grand c'est  24%, Neuilly sur Marne c'est 40%. Plutôt que d'imposer la même règle à tous ne peut-il pas y avoir une approche au cas par cas ? Certaines villes aspirent aujourd'hui à une mixité de l'habitat, d'autres ont un tissu pavillonnaire satisfaisant, pourquoi faudraut-il le supprimer au profit d'immeubles.<br /> Limiter l'étalement urbain, préserver les espaces agricoles et naturels, réduire le mitage est certainement une nécessité au niveau régional. Toutefois, densifier totalement toute la Seine Saint Denis déjà majoritairement urbanisée en est une autre.
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