Réponse à la lettre de l'ADIHBH-V (1)

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Suite au courrier envoyé aux différentes listes se présentant aux élections municipales de Noisy-le-Grand, voici la première réponse :



NOISY SOLIDAIRE – A Gauche Vraiment
 
___________
 
Liste présentée par :

Le Collectif Unitaire pour une Gauche Alternative

La Ligue Communiste Révolutionnaire

Le Parti Communiste Français
 
Têtes de liste :
Sylvie MONNIN
Etienne DOUSSAIN
Véronique JACQUET
                                                                                              
 
 

                                                                                              Noisy, le 05 février 2008

 

Monsieur le Président,

 
 

Au nom de votre association et de ses adhérents, vous avez souhaité connaître notre projet politique en matière d’urbanisme dans l’hypothèse où les électrices et les électeurs noiséens confieraient aux représentants de notre liste la conduite des affaires municipales. 

 

Un préalable indispensable s’impose avant un tel développement.

 

Nous ne concevons pas qu’un projet politique en matière d’urbanisme ne soit pas co-élaboré avec les habitants de la ville, et plus précisément lorsqu’il s’agit de nouvelles opérations.

En tout état de cause, nous sommes partisans de geler l’ensemble des opérations envisagées et de procéder à une nouvelle étude de ces dernières.

Concernant les opérations engagées, dans le respect du cadre légal en vigueur, nous ne manquerons pas d’interpeller les opérateurs sur d’éventuelles modifications d’impact à chaque fois que ce sera encore possible.

 

Si le concept de « construire la ville sur la ville » en lien avec celui de « densification urbaine », a sa pertinence face aux défis du développement durable, la démographie urbaine, la consommation d’énergie, la forme des activités humaines ou le réchauffement climatique en étant les principaux à l’échelle mondiale, penser la ville autrement doit être une priorité absolue, priorité absolue qui doit prendre en compte les paramètres qui en découlent en matière de haute qualité environnementale, de transports, de cadre de vie et d’emploi.

 

Pour autant, et nous voulons le dire avec force et détermination, rien ne peut et ne pourra se faire efficacement sans débat et construction démocratique avec ceux qui vivent la ville et dans la ville.

 

Dans cet esprit, il n’est pas plus acceptable dorénavant de maintenir une logique infernale « d’exportation » des conséquences d’une densification urbaine non maitrisée. Nous pensons à la chaine de traitement des ordures ménagères, celle de l’eau et, bien sur, en raison de l’éloignement quasi programmé d’une partie de la population francilienne, à la question difficile du transport routier et collectif en Ile de France.

 

Ce préalable étant posé, très concrètement et, si possible, sans langue de bois, aux questions de votre association, nous répondrons ainsi :

 

1.      L’aménagement du quartier des Bas Heurts :

 

1.1.    Quelle mixité et combinaison de typologie résidentielle ?

 

Nous pensons que la mixité sociale est indispensable et qu’un effort, sans précédent depuis les années 50, doit être fait en matière de logement réellement social. La lecture, cette année encore, du rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre reste particulièrement éclairante concernant « l’aide à la pierre » consentit par l’État afin de permettre la réalisation de logements sociaux adaptés aux conditions d’emploi et de ressources des populations les plus fragiles.

 

A la différence du projet antérieur porté par Michel PAJON, la question ne nous semble pas reposer seulement sur le choix de quota mais aussi sur le type de financement recherché afin de favoriser de meilleures conditions l’accès au logement social.

C’est vrai pour de jeunes salariés. C’est vrai pour les parents isolés et c’est vrai, encore, pour de nombreux salariés précaires, ceux à temps partiel subi, ceux sans emploi et bientôt, car nous risquons de le connaitre, pour les personnes âgées et les nouveaux retraités appauvris par les différents dispositifs législatifs en vigueur.

 

Selon nous, que cette mixité sociale repose sur 40% de logements sociaux aidés, 20 % de logements locatifs ordinaires, 20% d’accession encadrée à la propriété et 20 % d’accession libre à la propriété, n’apparait pas incompatible avec un projet urbain de qualité respectant le parcours résidentiel auquel chacun a le droit de prétendre.

 

Dans le même temps, il va de soi que cette mixité sociale est à rechercher, à la fois en tenant compte de l’existant et, à la fois, en veillant à une densification supportable par tous. Quel serait l’intérêt, plusieurs quartiers de la ville nouvelle de Marne la Vallée le démontrant largement, de « ghettoïser », y compris architecturalement une partie de la population noiséenne en densifiant massivement une zone d’habitat comme celle des Bas Heurts ?

 

Partant de cette approche, nombreux d’entre nous ont défendu le contreprojet conçu par les élèves de l’Ecole d’Architecture de la Villette que votre association avait sollicité et il serait, pour le moins étonnant que nous ayons aujourd’hui une autre vision.

     

1.2.    Quelle densification envisagez-vous sur les Bas Heurts ?

 

Eu égard à la typologie actuelle du quartier, nous pensons indispensable de privilégier une densification progressive. A cet effet, l’implantation de 80 à 120 logements / ha apparait raisonnable en tenant compte de la combinaison des friches existantes et du logement pavillonnaire. Il va de soi que cette combinaison pose d’emblée la question du devenir envisagé de la ZAC dite de Maille Horizon.

 

1.3.    Comptez-vous (si oui, comment ?) mettre en place un programme évolutif s’intégrant au tissu actuel ? Et donc aménager sans Déclaration d’Utilité Publique, sans démolition, sans expropriation sur les Bas Heurts ?

 

Sans ambiguïté, nous préconiserons un programme évolutif concerté de densification pour permettre une bonne intégration qui respecte le tissu existant. Non seulement nous avons soutenu mais nous partageons totalement la démonstration de faisabilité qui a été faite avec l’approche qualitative du contreprojet des étudiants de l’École d’Architecture de la Villette. Loin d’opposer les formes d’habitat de la ville, il faut, au contraire, s’inscrire résolument dans la réalisation d’un urbanisme « doux » où démolition et expropriation ne sont pas les maitres mots.

 

L’application du concept « construire la ville sur la ville » ne signifie pas obligatoirement « détruire la ville, quartier par quartier, pour la reconstruire ».

Ce serait faire perdurer une partie de la logique des villes nouvelles qui n’a plus court aujourd’hui, y compris pour de très nombreux urbanistes. Ce serait, pour le coup, avoir trente ans de retard.

 

1.4.    Quelle hauteur vous semble admissible pour les immeubles collectifs ?

 

Là encore, le bon sens l’emporte. Comment, en effet, concevoir un maillage nouveau entre un habitat essentiellement pavillonnaire et la construction d’immeubles, sinon en harmonisant la hauteur de ces nouvelles constructions avec l’existant ? Pour nous, il est donc évident que la hauteur de futurs immeubles doit tenir compte de la réalité architecturale de ce quartier et qu’un aménagement progressif sera la clé d’une densification réussie. En conséquence, la question de la hauteur de nouveaux bâtiments doit être appréhendée à l’aune de la hauteur des maisons individuelles si un habitat collectif est implanté à proximité. Autrement dit, il ne peut être envisagé « d’écraser » le tissu pavillonnaire par des murs de bétons d’immeubles de cinq à six étages.

 

Par contre, l’ensemble de la zone, y compris une partie de la ZAC de Maille Horizon, peut permettre une progression raisonnable de la hauteur des immeubles, notamment à l’approche du quartier du Mont d’Est, lui-même déjà doté d’immeubles importants. Un maillage entre pavillons, petits collectifs d’un à deux étages puis collectifs de trois à quatre étages et, à l’approche du Mont d’Est, de collectifs de cinq à six étages, notamment en profitant de la pente naturelle du site, nous apparait totalement réalisable sans défigurer les parties concernées. C’est enfin, comme l’a démontré le contreprojet, favorisé dans de bonnes conditions une meilleure liaison entre votre quartier et cette partie emblématique de la « ville nouvelle » de Noisy le Grand.   

 

Par ailleurs, nous souhaitons également appréhender vos projets en terme précisément d’aménagement public, de développement durable (normes HQE, économie d’énergie,…), de stationnement, de circulation et de désenclavement concret du quartier des Bas Heurts.

 

A cette question globale, il convient de faire encore une observation préalable avant d’affirmer plusieurs principes :

 

·        A notre sens, l’aménagement public doit être compris dans un cadre large qui comprend services publics et gestion de l’espace public, espaces verts compris. Au titre des services publics, notre ville est en passe de s’appauvrir sans que cela ne soit d’ailleurs exclusivement de la faute de ses dirigeants actuels. L’exemple de la suppression d’une antenne de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, rue de l’Université, il y a quelques temps déjà, puis, peut-être maintenant celle du centre ville, en témoigne comme en témoigne la tentation de l’État de désengager ses services.

      Cela pourrait être vrai avec la fusion Assedic- ANPE, par exemple, mais aussi, plus récemment, dans le cadre de la Maison des Services Publics implanté dans le quartier du Pavé Neuf. Dans le même temps, les services publics municipaux actuels sont-ils à la hauteur dans chaque quartier des besoins de leurs habitants ? C’est une question qui nous parait rester ouverte tant concernant les Maisons Pour Tous, les équipements pour la jeunesse ou, encore, pour la petite enfance. Loin de nous l’idée que rien n’a été fait mais comment pouvoir se satisfaire d’une crèche en 13 ans de mandat et d’une Maison de la Solidarité qui ne pourra pas satisfaire le tissu associatif important de la ville tant sa marque principale, nécessaire évidement, semble reposer essentiellement sur l’action caritative des Restaurants du Cœur.

Bien entendu, nous nous garderons de donner des leçons mais il est évident que l’évolution d’un quartier comme les Bas Heurts doit prendre en compte l’aménagement public dans cette dimension et, ce, en liaison étroite avec ses habitants.

Une densification maitrisée, débouchant vraisemblablement sur la création de 600 à 700 logements nouveaux, suppose la venue de 1800 à 2500 nouveaux habitants au terme d’une opération s’étalant sur plusieurs années.

En conséquence, au-delà d’un projet d’un établissement de long séjour pour personnes âgées indispensable, sous réserve de son type de gestion, publique ou associative selon nous, la création d’une crèche collective, d’une halte garderie et d’un relais pour de nouvelles assistantes maternelles devra être une priorité à mesure de l’état de transformation du quartier. Il devra en être de même pour de nouveaux locaux favorisant la vie associative et l’accueil de la jeunesse.

 

C’est dans le même esprit qu’une réflexion devra être menée rapidement avec l’ensemble de partenaires de la vie scolaire, enseignants, parents d’élèves, éducation nationale, pour vérifier exactement la nécessité, et dans quel délai, de la construction d’un groupe scolaire (élémentaire et maternelle) venant en complément des équipements existants déjà anciens. Le caractère progressif, nous insistons sur cet aspect, de l’urbanisation de ce secteur de la ville détermine à lui seul le rythme de la réalisation de ces aménagements publics.

Il serait absurde de notre point de vue de plaquer sur le papier et par avance une série d’équipements publics alors que nous pensons que cette transformation urbaine doit s’opérer à pas comptés et dans la concertation la plus large, donc sous contrôle des premiers intéressés, les habitants du quartier et les noiséens dans leur ensemble.

 

Sans que cela soit directement du domaine de l’aménagement public, il est un autre domaine qu’il faut évoquer. La modification progressive d’un quartier comme celui des Bas Heurts va entrainer la nécessité de favoriser l’implantation de nouveaux commerces de proximité. Il s’agira bien en la circonstance de penser les modalités de cette implantation avec le souci de favoriser tant l’équilibre économique de ces futures activités que pour assurer la qualité du service rendu à la population. Bien que dépendant de l’initiative privée, la conception de l’aménagement public qui prévaudra aura un impact évident. 

 

Évidemment, cela va mieux en le précisant, la densification progressive des Bas Heurts se devra se faire dans le cadre d’un cahier des charges rigoureux érigeant en principe incontournable les normes de Haute Qualité Environnementale et tous procédés modernes d’économie d’énergie. Le nouveau maillage de ce quartier devra répondre à la fois à l’exigence de liaisons douces reliées aux autres quartiers mais aussi aux villes voisines. Il devra, en outre, prendre en compte la gestion de l’espace public en organisant un stationnement harmonieux d’urgence ou de visiteurs en surface. Les projets de construction d’immeubles, quelle que soit leur taille, devront intégrer d’emblée la réalisation de parking souterrain en proportion du nombre de logement, le tout avec une voirie adaptée mais non défigurante.

 

Enfin, s’agissant d’une amélioration du désenclavement du quartier, le respect de l’existant entraine une approche prudente de solution. Autant, il semble facile d’obtenir des opérateurs futurs la création d’un réseau de liaison douce relié à l’existant ou anticipant de futures liaisons dans les quartiers voisins, autant l’intervention sur le réseau routier doit être envisagée avec circonspection.

 

Si nous sommes convaincus qu’une modernisation du carrefour « route de Neuilly-rue Brossolette » doit intervenir rapidement, nous préconisons, comme pour l’aménagement urbain de ce quartier d’ailleurs, la réflexion la plus large en s’appuyant sur toutes les expertises, celle de la RATP en particulier, celle des habitants, de leurs associations étant indispensables.

A l’instar de Bry qui a réalisé avec la RATP une desserte nouvelle de l’Hôpital Sainte Camille et des entreprises du plateau, l’évolution des Bas Heurts, le lycée Évariste le Galois et le 5ème collège commanderont une étude fine de l’existant et de sa projection dans le futur.

 

Enfin, plus globalement, c’est bien le schéma de circulation et des dessertes, en incluant le pont de Neuilly, qui devra être soumis à la réflexion la plus large selon le diagnostic établi à la lumière des projets d’un développement urbain maitrisé et non spéculatif.

 

2.      L’aménagement de « Maille Horizon II » : Quelle typologie envisagez-vous ?

 

2.1.    Seulement des bureaux ?

 

Notre vision de l’évolution du quartier des Bas Heurts répond déjà à cette question. Cela étant, si la préoccupation de l’activité économique de la ville, synonyme d’emplois possible pour les noiséens, notamment les jeunes noiséens, ne peut pas être réduite à la seule ZAC de Maille Horizon, la proximité de la ligne A du RER, d’Eole, la construction de la future gare routière et l’autoroute A4 rendent potentiellement attractive la position de cette ZAC.

Sans tomber dans l’excès d’un propos bien connu à Noisy le Grand, « l’État doit tenir les promesses faites à l’époque de la ville nouvelle, Noisy le Grand doit avoir 1 million de m² de bureaux pour satisfaire ses besoins en équipements publics et devenir la Kapitale de l’Est Parisien », il est sans doute envisageable, Epamarne ayant cette compétence, de favoriser l’implantation d’activités tertiaires dans un cadre architectural et urbain respectueux, à la fois, des conditions nouvelles d’habitat dans ce secteur et, à la fois, de la création du futur lycée international, s’il voit le jour rapidement.

 

Pour conclure, que l’activité économique d’un secteur tertiaire actif puisse participer d’un nouveau maillage entre Mont d’Est, Maille Horizon et Bas Heurts, compatible avec une politique novatrice du logement, ne nous parait pas inconcevable et nous nous y attèlerons.

 

2.2.    Une mixité : bureaux/logements/commerces ?

 

Sommairement, cette question ayant été déjà abordée dans nos propos précédents, oui, nous sommes favorables à une mixité de ce type.

 

2.3.    L’intégration d’un parc paysager ?

 

Oui, là encore, l’importance de la ZAC de Maille Horizon, le quartier des Bas Heurts, plus globalement celui de la Varenne, mérite l’implantation d’une zone paysagère de qualité. Il y a une cohérence à mettre en œuvre, d’ailleurs, entre les différents espaces verts ou naturels noiséens de ce secteur géographique, notamment des bords de Marne, du nouveau parc de la Haute Ile, en particulier.

 

3.      L’urbanisation de la ville en général

 

3.1.    Comptez-vous intégrer une mixité et une combinaison de typologie ? et si oui, sous quelle forme ?

 

Nous considérons que les différents quartiers noiséens de la ville nouvelle, que l’expérience encore récente de la ZAC du Clos Saint Vincent et que la tentative de ZAC sur les Bas Heurts ont valeur d’exemples cumulés, maintenant depuis 30 ans et qu’il faut en tirer les conclusions nécessaires en matière d’urbanisme, de ville à vivre. Bien entendu, nous l’avons dit, il ne peut être question de d’opposer le besoin impérieux de construction de logements et la nécessité de réaliser des opérations d’aménagement de haute qualité dans le cadre d’une densification raisonnable et raisonnée tant les paramètres qui s’y attachent, transport notamment, sont importants.

De fait, les principes évoqués pour un projet alternatif dans votre quartier seront moteurs dans notre approche de la mixité utile et nécessaire, donc dans la combinaison de la typologie. 

 

3.2.    Quelle évolution de densification vous semble raisonnable, quartier par quartier ?

 

Nous avons tenté de la démontrer au long de notre réponse. Notre conception de la densification passe par une appréciation réaliste et débattue avec les citoyens(es) des paramètres qui la permettent ou non dans de bonnes conditions. C’est vrai pour les moyens de transport, pour le réseau routier, les équipements publics et, de surcroit, en lien avec les communes environnantes.

 

Comme vous l’avez compris, nous nous réservons un droit d’inventaire au sujet des orientations antérieures, dont la politique du stationnement en centre ville et dans les quartiers et y compris celles contenues dans le projet dit d’ANRU (agence nationale de rénovation urbaine) dans la mesure où cela ne serait pas totalement « ficelé ». Si tel était le cas, il sera sans doute plus difficile de revisiter l’ensemble du dossier dans de bonnes conditions. Cela ne veut pas dire, pour autant que cet examen n’aurait pas lieu tant la problématique « démolition – reconstruction » est sujette à débat en France, aujourd’hui.

 
 

4.      La concertation avec la population noiséenne : 

Comptez-vous :
 

4.1.    Mettre en place les outils d’une concertation réelle et dynamique, prenant en compte l’avis des Noiséens, quartier par quartier, selon les projets ? Dans quelle mesure et sous quelle forme ?

 

Notre liste est née sous le signe ou plutôt l’ambition de développer la démocratie participative qui manque tant à Noisy le Grand, démocratie participative qui curieusement est revendiquée par le maire sortant et sa future nouvelle équipe après 13 ans de mandat malgré plusieurs appels dans ce sens. Si c’est le cas, nous nous en réjouirons car faire reculer l’abstentionnisme et l’individualisme égoïste est indispensable.

Nous sommes convaincus, y compris dans le cadre de débats contradictoires vifs, qu’il nous faut rechercher et construire des outils permanents de concertation entre élus et citoyens. Nous formons le projet de faire reculer la démocratie délégataire au profit d’une démocratie de proximité dans laquelle chacun(e) peut intervenir sans s’entendre dire « nous sommes légitimes car élus donc nous décidons ce qui est bon pour vous ».

 

Pour autant, sans démagogie, nous savons qu’il peut y avoir affrontement quand les intérêts particuliers peuvent entrainer tension et refus du changement. Nous ne refuserons pas ces tensions et nous en débattrons tranquillement pour avancer et construire les consensus les plus larges. De fait, Il ne nous semble pas absurde de parler de démocratie locale de projet en matière d’urbanisme, sous réserve que chacun(e) accepte de débattre sereinement de l’intérêt commun.

Dans cet esprit, nous entendons soumettre aux noiséens(es) la mise en place de plusieurs dispositifs permanents de consultation, dispositifs dont les représentants seront élus par l’ensemble ou la plus large partie des personnes concernées par le ou les dispositifs. Les électeurs potentiels en seront tous les noiséens, y compris nos concitoyens privés du droit de vote en raison de leur origine étrangère avec comme critère, par exemple, le règlement de la taxe d’habitation.

 

A cet effet, un conseil consultatif de l’aménagement urbain ne nous apparait pas comme une vue de l’esprit. C’est aussi vrai en matière de vie associative, pour la jeunesse ou les anciens et la liste n’est pas exhaustive tout en se gardant de créer par démagogie des commissions inutiles.

 

4.2.    Mettre en place une stratégie d’aménagement, progressive et respectueuse de l’existant ?

 

Notre réponse précédente vaut évidemment pour celle-ci. Nous ajouterons et soulignerons la nécessité d’un appel large à l’expertise, tant celle des citoyens(es) que celle des techniciens ad hoc ou des organismes compétents. Par exemple, nous considérons au titre de cette expertise que l’établissement public Epamarne, même si son action a pu être critiquable à Noisy le Grand dans les années 80, est un partenaire incontournable pour notre territoire. Nous ne partageons pas d’ailleurs la demande de Michel PAJON de faire sortir notre commune du cadre de la ville nouvelle de Marne la Vallée.

Non pas par refus d’inventaire ou frilosité mais simplement parce qu’une opération d’une telle envergure pourrait coûter très chère aux Noiséens(es) … qui ont pourtant déjà payé pendant de nombreuses années, l’impôt qui a permis à l’Etat de réaliser ces grands projets. Faudrait-il qu’ils payent deux fois sans garantie d’une stratégie d’aménagement, progressive et respectueuse de l’environnement ?

Non merci, nous avons donné et nous considérons, au contraire, que ce n’est pas la sortie de la ville nouvelle qui sera la marque de la réussite de notre commune, pour autant qu’elle puisse décider seule de son avenir, ce dont nous doutons.

 

Il y a en effet un risque majeur, au-delà de l’impact financier qui pourrait s’avérer extrêmement lourd pour les noiséens(es), de considérer le développement de Noisy le Grand comme autocentré. Comme si notre ville ne devait pas gérer ou participer d’une intercommunalité de fait avec ses voisins ! Il y a là une posture implicite hégémonique qui ne nous dit rien de bon pour l’avenir des noiséens(es) et qui, de surcroît, nie la dynamique, pourtant revendiquée de ce territoire de l’Est parisien. Attitude contradictoire quand on connaît la forte revendication de Noisy le Grand dans la création de l’ACTEP (association des communes et territoires de l’est parisien) !

 

Pour conclure cette longue et indispensable réponse, nous souhaitons évoquer deux projets en gestation, l’un plus globale, celui du dossier ANRU, l’autre inclus dans ce dernier, concernant le Palacio d’Abraxas construit par Ricardo BOFILL. 

Pour celui-ci, nous avons été stupéfaits lorsque nous avons appris inopinément l’hypothèse de sa démolition, une étude ayant même été commandée à cet effet comme vous le savez.

 

L’architecture de cet ensemble peut faire débat, certes, mais autre chose est de retenir l’option de la démolition sans débat démocratique préalable, notamment au sein du conseil municipal, et a fortiori avec ses habitants. Quid des logements sociaux existants et quid du programme de réhabilitation en cours ? Sans faire de mauvais procès, n’y a-t-il pas de projets alternatifs à réfléchir, y compris pour la restructuration progressive du Mont d’est tant l’architecture sur dalle et les parkings silos du centre commercial peuvent être critiqués !

 

Vous l’avez compris, nous émettons des réserves, à la fois sur la méthode et, à la fois sur la finalité et son efficacité réelle.

 

Plus globalement s’agissant du dossier ANRU, il comprendrait plusieurs options que nous estimons contestables suivant l’état de nos informations. L’opacité qui entoure ce dossier, ou peut-être le fait de privilégier des spécialistes plutôt que les citoyens, n’aide pas à la décision sereine !

 

Toujours est-il que nous prendrons le temps dans la concertation la plus appropriée des parties prenantes, avec au premier chef les habitants concernés par les opérations envisagées, de revisiter les orientations suggérées d’ores et déjà dans la discrétion discutable des circuits administratifs de la ville et de l’Agence Nationale de Renouvellement Urbain.

 

Espérant avoir éclairé votre association sur les questions importantes que vous avez raison de mettre en débat public,

 
 

Veuillez croire, Monsieur le Président, à notre engagement démocratique résolu.

 
 
                                                         

                                                                       Pour Noisy Solidaire – A Gauche Vraiment

 
 

Sylvie MONNIN    
Etienne DOUSSAIN

Véronique JACQUET
 




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