Programme National de Rénovation Urbaine (2ème partie)

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POSONS-NOUS QUELQUES QUESTIONS
AUTOUR DU PROGRAMME NATIONAL
DE RENOVATION URBAINE (PNRU)

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(deuxième partie)
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PARLONS DES PROJETS DE RENOVATION URBAINE DES QUARTIERS DE NOISY LE GRAND.

 
 

Lu dans le Parisien du 10 octobre 2007 : « Le torchon brûle entre Noisy le Grand et l’Etat ». Fin 2002, le quartier du Pavé Neuf classé en Zone Urbaine Sensible (ZUS), était inscrit au Grand Projet de Ville (GPV), abandonné depuis, il était remplacé par le programme de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU). Dans ce cadre, il semblerait que le Ministre de l’époque se soit engagé en faveur d’une aide de l’Etat sur ce dossier.

 

Depuis, Noisy le Grand a été invité régulièrement par l’ANRU à revoir sa copie qui prévoyait entre autre la résidentialisation du quartier, la requalification de 2600 places de parking, la restructuration des petites places des copropriétés dégradées et l’aménagement du jardin des sources.

 

Dans un communiqué à l’AFP, le Maire dénonçait le « désengagement de l’Etat dans la politique de la ville », et une « promesse non tenue » de subvention dans le cas du réaménagement urbain du quartier du Pavé Neuf. « Nous attendons toujours le premier centime » peste l’Edile ! Toutefois, la Préfecture a fait valoir en octobre  que la Ville de Noisy le Grand a touché en 2007 une enveloppe de 775 000 € au titre de la Dotation de Solidarité Urbaine (DSU), en hausse de 12,7%, et 300 000 € au titre des contrats de ville, en hausse de 15,5%. Alors, sans connaître les tenants et les aboutissants de toute la tuyauterie, avouons que ce n’est tout de même pas une bagatelle !

 

Le 29 octobre dernier, Madame la Ministre Christine BOUTIN était dans nos murs, et Michel PAJON n’a pas manqué encore une fois de stigmatiser l’état : «  il nous faut du concret, martelait le Maire socialiste, nous sommes en train de créer un ghetto ! » A cette occasion, Monsieur Philippe PIRAUX, Sous Préfet du Raincy, a indiqué que vraisemblablement  le jardin des sources n’aurait pas été retenu dans le cadre de ce dossier ANRU davantage orienté sur la rénovation des logements, ouf, merci !!! Néanmoins, il s’est voulu rassurant et a précisé que cette opération de Rénovation Urbaine très coûteuse, devrait être examinée dans les trois prochains mois ?

 

Le quartier du Mont d’Est, est également l’objet d’un dossier de Renouvellement Urbain. Lors du Conseil Municipal du 18 mai 2006, nous apprenions qu’un Cabinet spécialisé avait été mandaté pour établir un diagnostic sur la situation de l’Îlot résidentiel dit du Palacio, en vue de réorganiser cet espace pour améliorer le cadre de vie des habitants (décision du Maire n° 175). Le Maire précisait même oralement que le bâti serait vieillissant, et qu’une communauté de résidents serait en insécurité ?

 

Aussi, comme cette étude s’inscrivait dans le cadre du projet de Rénovation Urbaine du quartier du Mont d’Est, il semblerait que le dossier ANRU fut remis à Monsieur le Préfet lors de sa visite du 17 mars 2006. Sachant que ce type d’opération doit fournir son lot de démolitions, les rumeurs les plus folles circulent aujourd’hui dans Noisy le Grand, à ce propos. En fait, il s’agirait d’envisager la possibilité de démolir le Palacio, le Théâtre et l’Arc de Triomphe (**), soit 585 logements répartis entre logements sociaux et copropriétés ? C’est ce que Monsieur le Maire appelait le 18 mai 2006, « améliorer le cadre de vie des habitants » et maintenant « répondre aux enjeux affirmés du renouvellement du quartier et à la transformation radicale du Mont d’Est ».

 

En fait, pour quels enjeux ?

 

-     agrandir le Centre Commercial des Arcades ?

-     valoriser l’entrée de ville et sa perspective sur Maille Horizon ?

-     mettre en valeur l’emprise du futur Lycée International ?

-     éradiquer la réputation « sulfureuse » de ce quartier ?

-     démolir un immeuble emblématique de la « Ville Nouvelle » ? 

-     promouvoir encore et toujours, la promotion immobilière ?

 

Dans tous les cas de figure, certainement pas de créer des logements sociaux. Alors où compte-t-on reloger toutes ces personnes ? Vraisemblablement sur la ZAC du Clos aux Biches (c’est mal parti) ou maintenant sur la ZAD du Clos d’Ambert ? Ceci  pourrait expliquer le fait, que nous passons en quelques mois de la construction de 650  à 1200 logements.

 

Toutes ces réflexions étant menées dans la plus grande opacité par « un sauveur suprême », sans la moindre concertation des habitants et de quasiment tous les élus, aujourd’hui les résidents s’inquiètent et cherchent de l’information. En outre, lorsque vous consultez les bailleurs sociaux EFIDIS, DOMAXIS et GIEP, ils ne débordent pas d’explications.

 

Il s’agit pourtant de la politique de la Ville de Noisy le Grand, et cela pourrait être un beau projet ? Demain, alors que le débat démocratique va se mettre en place, souhaitons que les habitants se mobilisent et sollicitent des informations aux candidats sur ce projet de Rénovation Urbaine du Mont d’Est, et les autres,….

 

Conclusion générale
 

La rédaction de ces articles nous a permis de dénoncer les incohérences des programmes de « démolition-reconstruction » en soulignant le risque d’accroissement des inégalités socio-spatiales  en mettant les habitants des quartiers encore une fois à l’épreuve.

 

Aujourd’hui le choix des démolitions se fait souvent au détriment de l’option de la réhabilitation, plus douce et moins chère. Le coût de la seule démolition accapare 11% du coût des projets ANRU, soit 1,8 milliards d’euros (source ANRU, cité par la Sénatrice UDF Valérie Létard, Loi de finances pour 2007, Ville et logements). L’ANRU consacre plus d’argent pour démolir que pour reconstruire. 28500 HLM détruits depuis 2004, 43300 destructions déjà planifiées. L’autre aspect du scandale tient au financement de ses opérations, puisque la politique de « Rénovation Urbaine » puise directement son financement sur les fonds du logement social. Si cela peut paraître compréhensible en ce qui concerne les réhabilitations, comment peut-on tolérer que l’argent destiné à la construction d’HLM soit détourné vers la démolition d’HLM.

 

Les démolitions d’HLM ne sont envisageables qu’à titre exceptionnel, comme ultime recours, notamment quant l’état de la structure des immeubles ne permet pas de réhabilitation. Cette préférence donnée à la réhabilitation est largement partagée par les Architectes, qui témoignent tous de la noblesse de l’acte de réhabilitation. Toutefois, aujourd’hui si l’on veut obtenir des subventions, il faut aller à l’ANRU. Et aller à l’ANRU, cela signifie démolir. Est-ce vraiment pertinent quant nous savons qu’il manque plusieurs centaines de milliers de logements ?

 

Par ailleurs, certains acteurs locaux utilisent aussi bien souvent le prétexte de la « Rénovation Urbaine » et les subventions pour se débarrasser d’une population paupérisée, indésirable. La « Rénovation Urbaine » sert aussi à des élus peu scrupuleux, des bailleurs avides de profits, des promoteurs à récupérer des zones constructibles valorisantes sur le marché immobilier. Il n’y a qu’à regarder le nombre d’opérations en banlieue localisées à proximité des stations de métro.

 

En fait, encore une fois, c’est la spéculation immobilière comme seule réponse à la ségrégation sociale. A quoi sert la « Rénovation Urbaine » ? Est-ce un projet politique ? Qui dit qu’en démolissant nous allons résoudre les problèmes de violence en banlieue ?

 

Espérons qu’à Noisy le Grand comme ailleurs, la question de la « Rénovation Urbaine » sera centrale au cœur de la campagne des Elections Municipales, dans quelques semaines.

 

Mesdames et Messieurs les candidat(e)s de gauche, du centre et de droite, à vos plumes !

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(**) Edifié entre 1978 et 1984, Architecte Ricardo BOFFIL, Place des Fédérés, Mont d’Est. Cet ensemble résidentiel de 585 logements forme un espace convexe : Le Théâtre en hémicycle, le Palacio en forme de U et au centre l’Arc de Triomphe. Cet habitat monumental aux formes massiques du XIX ème siècle mêle une composition classique aux impératifs fonctionnels et économiques du XXème siècle. L’attention accordée à la fabrication du béton et à sa coloration a permis d’atteindre un niveau exemplaire de qualité.

Depuis 2006 et jusqu’en avril 2008, le Palacio bénéficie d’un très important programme de réhabilitation.

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A
Si vous souhaitez plus de précision sur l'ETUDE DE FAISABILITE DE LA DEMOLITION DES LOGEMENTS DU PALACIO, vous pouvez vous procurer en Mairie la Décision du maire n°175 du Conseil Municipal du 18 mai 2006. Il s'agit de la passation d'un marché à procédure adaptée pour cette fameuse "étude de faisabilité", réalisée par une société de Créteil (94), pour un montant de 30 300 € HT. Les dépenses en résultant étant imputées sur les crédits prévus à cet effet ,au budget de la Ville.QUESTION : Comment peut-on obtenir les conclusions ?
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A
Ca bouge !!!...Nous venons d' être contactés par la COORDINATION ANTI DEMOLITION des quartiers populaires.Pour plus de précisions, veuillez consulter le site http://antidemolition.blogspot.com 
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A
DEMOLITION DES LOGEMENTS DU PALACIO de Ricardo BOFFIL.<br /> Si vous souhaitez obtenir quelques informations sur l'étude de faisabilité de la démolition des logements de l'îlot PALACIO ( Théatre, Arc de Triomphe et Palacio Abraxas), soit 580 logements, nous vous engageons à vous procurer la "décision du Maire n° 175, en date du 18 mai 2006.<br /> Les dépenses d'un montant forfaitaire de 30 300 € HT, seront imputées sur les crédits prévus à cet effet au Budget de la Ville.<br /> Peut-on connaître les résultats, Monsieur le Maire. Sauf erreur de notre part, nous n'avons rien vu dans Noisy Mag !!!...
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A
Lu dans TELERAMA, le 18 juillet 2007. Patrick BOUCHAIN (PB)Architecte. " Plutôt que de dynamiter les immeubles, poussons les murs et les cloisons. Pour PB l'avenir appartient à l'urbanisme recyclable.- Il y a quelques semaines, France 2 nous montrait l'implosion spectaculaire d'une barre HLM à Meaux. Est-ce ainsi que l'on fera la ville de demain ? R: Démolir, c'est négatif ! Si l'on continue comme ça à violenter les gens et les territoires, la ségrégation ne peut que s'amplifier.....- A quoi ressemblerait votre ville autoconstruite ? R:Il serait question d'occuper dans la ville les "délaissés" sociaux ou fonciers, terrains vagues, friches,immeubles délabrés, anciennes installations industrielles. En banlieue, il y en a un peu partout.Maintenant tout ce tissu urbain doit muter.- Et dans quelle direction ? R: Aujourd'hui, il faut faire de ces endroits de véritables territoires au sens politique du terme, rassemblés sur un projet avec des représentants élus et un véritable fonctionnement en "démocratie participative".- N'est-ce pas plus cher de réhabiliter plutôt que de démolir et reconstruire ? R:D'un point de vue purement économique, on peut éventuellement discuter. D'un point de vue philosophique(ne pas rayer de la carte le passé des gens) et économique(éviter les norias de camions chargés de gravats), je suis persuadé que la réhabilitation est beaucoup plus rentable.
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M
Bravo pour ce remarquable article, fouillé et pertinent !
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