Parole et préemption
PAROLE ET PREEMPTION
Parmi tous les e-mails que nous recevons, nous avons sélectionné un message qui vient de nous être adressé par une ancienne habitante des Bas-Heurts.
Petite explication de texte pour apprécier…
En 2004, lors du lancement de son projet immobilier sur les Bas-Heurts, Michel Pajon déclarait lors d’un Conseil Municipal « de mettre un point d’honneur à indemniser correctement les personnes expulsées ». Grâce à la mobilisation des Noiséens, il n’y a eu à ce jour aucune expulsion sur le quartier. Cependant certains habitants dès 2004 ont été amenés pour des raisons diverses à vendre leur bien, la municipalité a exercé son droit de préemption…
«
Je suis heureuse que l’Enquête Publique ait arrêté les projets destructeurs de Monsieur le Maire, mais triste à l’idée que mon ancien quartier soit défiguré à tout jamais. Que d’argent perdu pour les gens qui, comme moi, ont du céder leur maison pour une poignée de clous !
Depuis 1997, j’habitais rue Daniel Perdrigé, un pavillon construit en 1990 (58m² au sol, un étage avec 3 chambres, combles aménagées, le tout entièrement réhabilité à neuf). Suite à une séparation avec mon compagnon, j’ai dû assumer seule, pendant plusieurs années, des charges financières et matérielles lourdes jusqu’en 2004 où, ne pouvant plus faire face, j’ai été dans l’obligation de vendre.
J’avais un acquéreur à 229 000 €, et c’est à ce moment là que j’ai appris que tout le quartier des Bas Heurts était sous « préemption renforcé ». Ainsi, après évaluation du service des domaines, j’ai vendu mon pavillon à la Mairie pour 172 000 €, soit une perte de 57 000 € (25%), par rapport au prix du marché, de l’époque.
Toutefois, vu ma situation pécuniaire difficile, Monsieur le Maire s’était engagé oralement à me trouver un logement social décent, à bas loyer, dans les immeubles neufs du centre ville, et m’avait demandé que je lui adresse personnellement mon dossier. Je n’ai reçu que des propositions misérables dans le quartier du Champy et autres cités. Mes relances auprès du Maire et des services du Logement n’ont jamais abouti ! En juin 2005 je devais quitter les lieux, et j’ai dû enchainer sur un crédit de 15 ans, afin d’acquérir un petit appartement de 2 pièces en centre ville ! Mon ancienne maison est maintenant rasée.
Puisque l’Enquête Publique a conclu que ce projet était non recevable en l’état, il semblerait logique que les personnes qui ont été lésées, puissent obtenir un dédommagement. Comment faire ? Faudrait-il que les anciens habitants se liguent à leur tour en Association ? Avez-vous une idée sur le sujet ?
Bien cordialement
M-F. B »