Et si on osait ? Donnons à chaque noiséen les moyens de co-élaborer des projets urbains.
PARTICIPATION CITOYENNE
AU PROJET URBAIN
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Architecte, Urbaniste et Enseignant, Christian MARION a pu observer le mode de fabrication de la ville, en France (Communauté Urbaine de Strasbourg, Direction de l’Aménagement Urbain et de l’Habitat de la ville de Rouen, ….), mais aussi à Rome, Boston, Kuala Lumpur et Jérusalem.
C’est depuis 1978 qu’il porte un intérêt particulier au développement durable, en plaidant pour une synthèse cohérente des projets, organisée par un dispositif de décisions partagées par les différents acteurs d’un projet d’aménagement urbain ( Élus, Habitants, Maître d’ouvrage, Maître d’œuvre, Architectes,…)
À Noisy-le-Grand depuis septembre 2015, Directeur de l’Urbanisme et de l’Aménagement en remplacement de Pierre GUILBAUD, il pilote les études urbaines et l’habitat.
Christian MARION est l’un des interlocuteurs de l’ADIHBH-V dans le cadre du projet d’aménagement du quartier des Bas-Heurts à Noisy-le-Grand.
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Les douze figures de la décision partagée
À la lecture de cet essai, on se prend à rêver d’une opération participative qui réussit…
En fait, les approches relatives à la participation du public sont nombreuses à la lecture des Codes législatif.
Soit : L’information, le porter à connaissances, la consultation, l’enquête publique, le référendum local, la concertation,le dialogue citoyen, le débat public, la participation, la co-élaboration, l’élaboration conjointe, l’association du public au processus d’élaboration du projet.
En ce qui concerne le retour d’expérience de l’ADIHBH-V sur les Bas-Heurts, après la funeste aventure de la « tabula rasa » de l’ex Maire Socialiste Michel PAJON, nous sommes maintenant depuis septembre 2015 dans une phase de co-élaboration d’un nouveau projet urbain qui intervient dans un environnement déjà constitué, après que Brigitte MARSIGNY ait sollicité notre association pour construire ensemble avec les Elus, la Direction de l’Urbanisme et de l’Aménagement, les Architectes des Cabinets Christian DEVILLER et ASPHALT (ex collectif A .U), la SOCAREN, et l’ADIHBH-V .
Sachant que nombre d’expériences indiquent que l’intelligence collective et le bon usage du temps construisent un meilleur projet, armé de cet ouvrage, l’organisateur d’une participation aura les meilleurs atouts pour la réussir.
Il connaîtra les écueils à éviter et les méthodes propices au succès de son entreprise.
(NDLR : Autant d’éléments qui ont fait défaut à l’ancien Maire Socialiste de Noisy-le-Grand Michel PAJON pour réussir son néfaste urbicide sur les Bas-Heurts. Ce fut sa perte !).
Mais Noisy-le-Grand n’est pas un cas isolé lorsque nous parcourons l’ouvrage de Christian MARION. Lucien Kroll (*), dans sa préface relate un cas vécu à Gennevilliers avec des élus très motivés qui a subitement déraillé.
Après neuf réunions très constructives avec les habitants, le projet a été « construit » en maquette par une dizaine d’habitants.
Ce projet a été déposé à la commune pour approbation.
Après deux mois de silence, enfin un adjoint convoque l’Architecte pour lui dire son impossibilité d’accepter que des habitants aient le droit de déterminer l’architecture de leur propre environnement, car c’est lui qui a été élu puisqu’il « savait mieux que les habitants ce qui était bon pour eux… »
À Gennevilliers, si chacun a le droit de choisir la forme de son logement, où va-t-on ? Dans ce cas, ne serait-il pas plus simple pour la Commune de dissoudre le peuple et d’en élire un autre?
En fait, et nous l’avons bien constaté à Noisy-le-Grand, si le processus de participation sous l’égide de « citoyens d’experts » permet à la population de prendre en main sa destinée, le véritable danger pour un édile autocrate, est que le désir des gens soit accompli, et qu’en démontrant sa pertinence le processus participatif ne se révèle contagieux.
Un système autocratique craint la contagion.
L’auteur précise qu’il est généralement admis aujourd’hui que pour les projets choisis par la municipalité lors d’une campagne électorale, les élus consultent les « Conseils de quartiers », voire les « Conseils citoyens depuis la loi LAMY de 2014.
La question peut se limiter à une simple consultation, ou procéder à une implication de tous les usagers du projet, allant jusqu’à la participation de ceux-ci à la conception de leurs projets.
C’est le cas par exemple pour la révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU), où l’annonce des modalités de la concertation se fait par délibération lors d’un Conseil municipal.
Ces modalités étant connues de l’électeur, si elles s’avéraient inadéquates, ou insuffisantes, ce pourrait être le risque d’une future sanction électorale.
Ainsi, on laisse supposer que l’administré serait le juge de paix de l’action publique.
Toutefois, Christian MARION a l’objectivité de préciser que le conditionnel doit ici être utilisé, parce que le vote pour une nouvelle gouvernance municipale n’est nullement régi par un seul facteur ; les talents politiques nécessaires pour se faire élire n’étant pas les mêmes que ceux qu’il faut pour gouverner.
En effet, comme l’énonce Pierre ROSANVALLON, « le verdict des urnes ne peut plus être le seul étalon de la légitimité d’un édile ».
D’autant, ajoutera-t-il plus tard, que « l’élection ne garantit pas qu’un pouvoir soit au service de l’intérêt général, ou qu’il y reste ».
Même si le programme électoral motive le vote, les électeurs ne considèrent plus forcément que leur bulletin légitime l’élu dans toutes ses décisions.
Ceci dit, l’onction du suffrage universel ne permet plus de revendiquer le monopole de l’intérêt général, qui aurait éliminé d’emblée, toute forme de participation citoyenne.
Christian MARION donne un éclairage intéressant sur le politique.
L’homme politique, dit-il, doit trouver le champ pertinent de la concertation pour éviter qu’elle ne devienne le lieu d’expression de la bestialité naturelle de l’homme.
Auparavant, il aura fallu conquérir le pouvoir et faire en sorte de le garder par tous les moyens, aussi longtemps que possible (NDLR : 20 ans pour Michel PAJON).
Démocratie ou dictature éclairée, la fin demeure la même et le moyen relève au fond du mensonge.
Un mensonge bien médiatisé peut être plus convaincant qu’une vérité bien analysée.
Dans son utilisation par "l’homme providentiel", il n’y a guère de différence entre dictature et démocratie, si ce n’est que le mensonge est plus efficace dans une démocratie puisqu’il permet de capter les suffrages du plus grand nombre.
Mais l’Urbaniste-Enseignant fait aussi dans cet ouvrage de la pédagogie.
Pour que la participation ne soit pas vécue comme une remise en cause de l’expertise ou une sanction, il faut qu’elle soit partagée par tous.
La décision partagée exige une information préalable.
En effet, pour apprendre, il faut écouter. Il faut se taire, tendre l’oreille et comprendre l’énoncé de l’autre.
Pour certains, c’est un moment douloureux car lorsque l’on est attentif aux autres, son égocentrisme semble y perdre de sa force.
Une participation citoyenne est efficace si son cadre est défini préalablement.
Un processus de concertation mal conduit peut engendrer la haine, des blocages ou des conflits.
Le risque est grand que l’intérêt individuel de chacun aille à l’encontre de l’intérêt général, à cause des avancées de l’individualisme ou d’un égoïsme exacerbé.
Ce n’est pas chez moi, ou alors si c’est chez moi, c’est pour moi !
Une étude de juillet 2005 montre que 40% des Français se déclarent tout à fait favorable à ce qu’il y ait plus de logements sociaux, mais seulement 23% accepteraient qu’ils soient construits dans leur quartier !
Faire la Ville en participant à un processus de concertation, c’est aussi prendre conscience que tout n’est pas possible pour tout le monde et que l’autobus ne peut s’arrêter devant chaque propriété.
Les cyclistes veulent des pistes cyclables, les skateurs veulent des pistes de skate, les automobilistes veulent se garer le long du trottoir devant chez eux, les piétons veulent marcher sur de larges trottoirs sans risque de s’empaler sur un étalage de fruits et légumes devant le magasin du primeur.
Finalement, si toutes les demandes étaient satisfaites, avec des couloirs en site propre pour les bus et la circulation automobile, toutes les voies urbaines devraient avoir une largeur de 50 m.
(NDLR : Mais qui est prêt à fournir quelques m² de son foncier dans un cadre négocié, sans expropriation ?).
Enfin, clé du sujet, Christian MARION attire notre attention sur le périmètre de la participation !
Non seulement le territoire peut être trop vaste pour être compréhensible par les usagers, mais à contrario, le sujet peut être relatif à une population beaucoup plus importante que celle du quartier concerné.
NDLR : Ainsi, à Noisy-le-Grand, la consultation sur la ZAC de Maille Horizon aurait pu intéresser tous les futurs usagers quotidiens des bureaux qui fréquenteront un jour ce secteur, alors que seuls les riverains ou les noiséens se sont exprimés lors des réunions de concertation sur l’aménagement du coteau : quel serait le meilleur cheminement entre la sortie du RER A de Noisy-Mont d’Est en déshérence et le nouveau quartier de bureaux de Maille Horizon ?
Plus généralement, l’auteur se pose la question de savoir si la « démocratie de dortoir », démocratie de proximité qui ne fait voter que les habitants historiques et pas les usagers du territoire, ne devrait-elle pas être remplacée par celle d’un bassin de vie ?
La question est pertinente !
En conclusion :
Pour qu’un changement soit accepté, il faut que l’intérêt en soit démontré, car un nouveau projet, même s’il engendre un développement économique ou un mieux être social, génère une contestation dès son annonce.
Néanmoins, le temps pris pour atteindre le consensus dans le cadre d’un processus de concertation, est toujours bien inférieur à celui qui doit être pris quand le projet décidé par le seul Maire de la Commune en question, est bloqué par des oppositions diverses.
Ce n’est pas Michel PAJON qui va contredire cet axiome.
Lui, qui en 12 ans, n’a jamais posé le moindre parpaing sur le quartier des Bas-Heurts, après cinq recours contentieux de l’ADIHBH-V et des milliers d’euros d’argent public dépensés en frais juridiques…. Un scandale !
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Référence bibliographique : Participation citoyenne au projet urbain, Christian MARION – Edition L’Harmattan.
(*)- Lucien KROLL : Est l’une des figures majeures de l’architecture belge.
Précurseur à plus d'un titre, Lucien Kroll dénonce depuis 50 ans les dérives du modernisme, de l'urbanisation et de l'industrialisation du logement.
C'est l'un des premiers architectes à avoir abordé l'écologie de façon globale et à avoir pris au sérieux la participation citoyenne.
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