Vous avez dit "Nouvelle Économie" ,

Publié le par ADIHBH-V

’’UBERISATION’’ :


C’EST QUOI CE NOUVEAU MOT ?
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Vous avez dit "Nouvelle Économie" ,

Cela fait quelques mois que nous entendons ce néologisme un peu partout, et pas seulement dans la bouche des taxis, premières victimes du phénomène. Mais au fait, cela veut dire quoi " UBERISATION " ?

L’UBERISATION peut se décrire comme étant un changement rapide des rapports de forces économiques en raison de l’utilisation des nouvelles technologies numériques.
Il provient du mot « UBER », la société américaine de mise en relation de chauffeurs de véhicules avec des particuliers via des applications mobiles ou internet.
Leur activité tend à remplacer le rôle joué par les Taxis.
On dit ainsi que les Taxis se sont fait " UBERISES ".

Les nouveaux modèles tels que celui d’UBER prennent racines dans l’économie collaborative et reposent sur une utilisation intense des technologies numériques.

Ils se développement rapidement puisqu’ils seraient une nouvelle source d’activité pour ceux qui souhaitent travailler (plus)  et apportent des gains de productivité considérables à leurs utilisateurs (rapidité, efficacité, prix, lien social…) ?

Certains voient l’ "UBERISATION" comme une lame de fonds appelée à rénover de nombreux modèles économiques, même les entreprises aux activités les plus traditionnelles. Aujourd’hui l’ "UBERISATION" arrive par les taxis (UBER et VTC), les loueurs de véhicules (Drivy, Blablacar), la SNCF (Ouicar), dans une moindre mesure les banques (Le Crowdfunding…).

Toutefois, pour certains économistes, cette analyse du phénomène est une vraie ‘connerie’ (bullshit).  Alors, même qu’il n’est pas dans la ligne éditoriale du Vrai Journal de Noisy-le-Grand de traiter de questions sociétales, il nous semble intéressant de porter à votre connaissance la contradiction de Jean Charles SIMON, économiste, publié dans le journal La Tribune, du 16 février 2016.


L’ère du bullshit (1)

 

Vous avez dit "Nouvelle Économie" ,

Le conflit entre taxis et VTC a atteint un stade hallucinatoire.Ces derniers jours, des chauffeurs, leurs sociétés d’exploitation et des plateformes comme UBER ont lancé un mouvement de protestation… contre l’application d’une loi !


C’est en effet le rappel au respect de celle-ci sur le transport collectif qui a mis le feu aux poudres, conduisant l’écosystème du VTC à reconnaître qu’il enfreignait la loi en utilisant des « capacitaires LOTI - (2)» sur ses plateformes.
Or ces derniers, issus d’un vieux dispositif (la loi LOTI de 1982) n’ont pas l’agrément de VTC et doivent transporter au moins deux personnes, car ils relèvent justement du « transport collectif ».


Cet épisode "abracadabrantesque" est symptomatique de la période que nous vivons. Au nom de « l’innovation numérique », de la « tech » portée en étendard à tout bout de champ, il faudrait accepter de prendre toutes les vessies pour des lanternes. Et tolérer tout et n’importe quoi du moment que ça viendrait du camp des innovants et des modernes, autoproclamés, cela va de soi.


Premier bobard : l’innovation technologique serait au cœur de la révolution que nous vivons.


Dans les faits, l’innovation technologique dont il est question est bien secondaire. Le plus souvent, il ne s’agit que d’une couche applicative pour smartphones recourant à des technologies qui existent depuis bien longtemps.


UBER n’a inventé ni le GPS, ni les algorithmes d’appariement ou de tarification. Tout ça préexistait largement. D’ailleurs, même des applications de taxis sur smartphone existaient avant UBER .


La vérité est beaucoup plus crue : ce qu’ont « inventé » ces plateformes, c’est tout simplement une manière habile et efficace de s’affranchir le plus possible de toute régulation en n’ayant le minimum de responsabilités.


Là où existaient depuis bien longtemps des pratiques assez similaires (les faux taxis, les sous-locations sauvages d’appartement…), l’appli smartphone permet de jouer un rôle d’entremetteur Ponce Pilate entre l’offre et la demande. Au lieu d’avoir une kyrielle de salariés, de voitures ou d’appartements, avec tous les coûts et les contraintes que cela suppose, on n’a plus que de gentils « partenaires », dont, bien sûr, on jure croire qu’ils respectent la loi. Mais à eux de se coltiner les formalités relatives à leur emploi le cas échéant, la protection sociale afférente, les déclarations fiscales, l’achat et l’entretien de ce qu’il faut bien appeler leur outil de travail, etc.


Quand la lumière est faite sur une pratique interdite, plusieurs tactiques se font jour, de la guérilla juridique permise par les milliards déversés sur ces start-up par le capital risque jusqu’au repli prudent, en passant, comme dans le cas « Loti », par la complainte contre une loi injuste… Même s’il n’est pas sûr que les moyens de la « licorne » lui suffisent à gagner dans tous les cas : on le voit pour UBER POP, avec des réquisitions rigoureuses du ministère public contre UBER et ses dirigeants français dans le procès en cours.


Evidemment, la plus grosse menace pour ces nouveaux acteurs, UBER l’a bien comprise, vient de la révolte potentielle des dits « partenaires ». Qui, par exemple dans le cas du transport de personnes, pourraient considérer qu’ils sont en fait des employés des plateformes. Une « class action » est en cours dans le cas d’Uber sur ce registre en Californie. Et de nombreux éléments peuvent plaider dans ce sens, comme l’a montrée la mobilisation un peu partout de ces chauffeurs contre leur plateforme quand celles-ci ont récemment diminué drastiquement leurs prix dans une course effrénée à la part de marché contre les taxis. Ou encore, alors qu’on s’alarme par exemple à New York de dangers liés à la durée de travail effective des chauffeurs VTC, quand UBER rétorque qu’il limite leur temps de travail (à 100 heures par semaine…), et pourrait faire plus : une vraie posture d’employeur.


La révolution n’est donc pas technologique, mais un jeu à la frontière des régulations.
D’où l’attaque de secteurs très régulés, comme les taxis, et où la main d’œuvre potentielle est abondante. En espérant jouer sur des zones grises laissées par des dispositions un peu datées qui n’avaient pas prévu de tels contournements.
Des activités où les promesses des plateformes n’engagent que les usagers qui y croient.


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(1)- BULLSHIT : Traduction Française : Connerie
(2)- Contrairement aux taxis et aux VTC, les LOTI, qui tirent leur nom de la loi d’orientation des transports intérieurs datant de 1982, n’ont pas le droit de prendre un charge un seul passager.

Publié dans Lettre de l'ADIHBH-V

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C
pas de rapport avec la choucroute comme dirait l autre, mais étant donné le nouvel épisode de la saga des élections noisennes, je vous conseille vivement la lecture du billet de Monsieur Doussain, sur le blog , on a le droit de voir rouge, qui n a jamais aussi bien porté son nom. Bravo !!!!!
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B
A l'heure du 2.0, tout est UBERISE, les pétitions, les électeurs, ou alors je n'ai rien compris
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