Un modèle de concertation......à AUXERRE

Publié le par ADIHBH-V

AUXERRE :

UN MODELE

DE CONCERTATION

SUR LE QUARTIER

DES BRICHERES :

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Un modèle de concertation......à AUXERRE

Le quartier des Brichères à Auxerre fût le théâtre de la première des trois opérations de rénovation urbaine prévues dans le plan du mandat 2001-2007. Le projet, agréé par l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU), portait sur la démolition de 147 logements sur trois tours et la re-construction sur place de 300 logements, dont 200 en locatif social, et 140 réhabilitations avec résidentialisation. La qualité souhaitée du projet visait à faire des Brichères un « Eco-quartier » sur la ville. Un principe fort avait été annoncé d’emblée, parallèlement à la volonté politique de la rénovation urbaine : la reconstruction sur place des logements avant destruction des trois tours concernées, ceci avec une visée de diminution de l’angoisse des habitants liée à ces opérations.

Un modèle de concertation......à AUXERRE

Le contexte

La ville d’Auxerre a fait de la démocratie participative un axe fort de sa gouvernance municipale dès 2001, avec la mise en place des Conseils Consultatifs de Quartier au centre du dispositif. L’implication des habitants a été centrée sur un dispositif complet d’enquête par foyer concernant l’habitat souhaité et sur une présentation régulière du projet en assemblée de quartier à tous les stades du projet.

Serge Renaudie, Architecte – Urbaniste et Paysagiste  chargé du projet global, et les architectes des futurs logements, ont détaillé les différentes étapes de ce vaste chantier, durant lequel les concepteurs ont cherché à rester proches des habitants et des réalités du terrain en étant présent dans le quartier.

Ainsi, dés le début des études, les habitants ont été appelés à s’exprimer, à réagir aux premières esquisses, à découvrir les images de leur futur quartier. La volonté de la ville et de son maître d’œuvre étant que les habitants puissent, tout en pesant sur les choix d’aménagement et de construction, s’approprier les lieux, individuellement et collectivement, dans le respect de l’environnement.

A l’origine, la rénovation urbaine du quartier des Brichères a été initiée par un diagnostic des quartiers classés ZUS en 2002. Puis une étude de pré-programmation de la rénovation urbaine concluait sur la démolition de 3 tours pour 147 appartements. La conviction générale qui animait les nouveaux élus et Service de l’Urbanisme, était qu’on « n’imaginait plus faire sans concertation réelle avec les habitants». En fait, il fallait optimiser le projet par la concertation pour renforcer l’adhésion. Ceci correspondait à l’engagement premier de Guy FEREZ, Maire PS élu en 2001 et réélu confortablement en 2008 et 2014.

C’est sur l’aval de l’étude de pré-programmation urbaine qu’a porté la concertation, centrée sur la définition du futur habitat, re-construit sur place avant la démolition des 3 tours. Cette démarche est en phase avec la qualité souhaitée du projet visant à faire des Brichères un « Eco-quartier » sur la ville, un village au bord de la ville.

Une Démarche méthodique

Tous ces projets ne valent que s'ils sont accompagnés d'une méthode. Le portage du projet et directement son animation, ont été réalisés par la Commune d’Auxerre et l’Office Auxerrois de l’Habitat. Pas de SEM-SPL, pas une ribambelle de bureaux d’études. Les terrains ont été achetés par la ville. L’expertise était présente en interne dans l’administration de la Collectivité Territoriale. Le pilotage et l’animation ont donc été conjointement assurés par la Direction de l’Urbanisme avec à sa tête Pierre GUILBAUD, aujourd’hui à Noisy-le-Grand et l’Office Auxerrois de l’Habitat, auxquels s’adjoint, autant que de besoin, le Service communication.

La démarche concertation devait agir sur le cadre de vie des habitants. Elle avait pour objectifs d’optimiser le projet pour emporter l’adhésion individuelle et collective de cette mutabilité urbaine du quartier des Brichères. Elle était basée :

1°) Sur un dialogue individualisé et une écoute par famille sur la définition du futur habitat, pour la famille et dans le quartier,

2°) Sur une présentation régulière du travail en réunion publique de quartier, qui réuniront de 150 à 200 personnes à chaque fois,

3°) Sur un travail avec les trois Associations  présentes sur le quartier,

4°) Sur le Conseil de quartier qui recevait une information spécifique et en temps réel sur l’avancée du projet. C’était un partenaire privilégié mais non exclusif du projet ;

5°) Sur une information multiforme et de qualité

Un modèle de concertation......à AUXERRE
Un modèle de concertation......à AUXERRE

Succès sur le quartier des Brichères.

Au départ, plus ou moins bien ressentie comme authentique, la démarche explicite de « démocratie participative » des nouveaux élus d’Auxerre a finalement été validée par la participation régulière de 150 à 200 personnes à chaque réunion publique. Une forte confiance entre élus et habitants s’était installée. Cette levée du scepticisme a été rendue possible rapidement puisque les habitants ont eu le sentiment d’être écoutés et pris au sérieux.

Cette réussite de l’implication des habitants des Brichères dés les études pré-programmatiques à travers des assemblées régulières de quartiers, a eu pour résultat de conforter les professionnels et les élus dans la démarche, augmentant l’écoute et la découverte d’attentes non obligatoirement détectées par les élus. Cerise sur le gâteau,  le vote à l’unanimité des délibérations sur le projet en Conseil municipal était aussi un indicateur de la réussite de la bonne méthode.

Posons-nous la question de la ZAC du Clos aux Biches !

Si la « démocratie participative » utilisée aux  Brichères peut nous faire rêver, les habitants du quartier des Bas-Heurts n’ont pas la même perception des événements, puisqu’à Noisy-le-Grand, malgré quelques avancées notables avec l’organisation de réunions thématiques, ce type de Gouvernance est une utopie.

Nous en voulons pour preuve la participation des Conseils Consultatifs de Quartier lors de la quatrième réunion thématique du 14 octobre 2014. Nous avons noté à cette occasion seulement 28 présents/100 (150 à 200 à Auxerre) et ce fût calamiteux. Hormis quelques onomatopées simulant le bruit du hibou, lorsqu’un membre des Bas-Heurts avançait une suggestion, aucunes idées pertinentes relatives à l’aménagement urbain du Clos aux Biches ne furent avancées par ses membres. Dans son rapport final, Pierre GUILBAUD, Directeur de l’Urbanisme et de l’Aménagement de la ville ne pourra en retenir le moindre enseignement qui pourrait renforcer sa réflexion sur le projet.

La réussite de l’urbanisation des Brichères c’est, entre autre, que l’Architecte-Urbanite-Paysagiste Serge Renaudie a pratiqué un Urbanisme au sens noble du terme. C'est-à-dire qu’il a pris soin de visiter et revisiter pas à pas tout le quartier, de respirer l’atmosphère, de rencontrer et de questionner les habitants et les Associations. Donc, de s’approprier l’histoire de ce lieu.

A Noisy-le-Grand nous ne relevons rien de cette démarche. Nous n’avons jamais vu l’Architecte Christian Devillers respirer sur le terrain l’atmosphère  des Bas-Heurts, et encore moins rencontrer notre Association de défense qui pourtant s’époumone  depuis 2004 à faire valoir un projet alternatif. Et pour cause, selon la volonté du Maire, la solution finale globale doit conduire à l’exfiltration de tous les habitants. Alors pour cet Architecte de renom la mission devient banale, puisqu’il a devant lui une page blanche pour poser méthodiquement sur la ZAC dite du « Clos aux Biches »  un « Urbanisme préfabriqué de promoteur », bien rangé dans les banques de données des ordinateurs d’architectes de son Cabinet.

Et oui ! le projet de Christian Devillers vous le retrouverez à Rennes, mais vous pourriez aussi très bien le rencontrer demain à Mourmelon-le-Grand ou sur le plateau du Larzac puisqu’il ne retient  pas, comme préalable,  la mémoire des lieux. En d’autres termes, nous dirions qu’il est commercialement  urba-compatible avec le marché immobilier. Seul un objectif économique est fixé à la commande par le Maire de Noisy-le-Grand: il faut que ça plaise à la  promotion immobilière (Nexity, Icade, Les Nouveaux Constructeurs,….) pour qu’elle achète des surfaces de planchers (SDP) constructibles à 700 €/m², afin qu’elle réalise et  vende un maximun de logements 2 et 3 pièces, les produits phares du moment, pour des primo accédant à 4200-4700 €/m².

Dans ses conditions, si ce concept destructeur devait l’emporter, hormis de satisfaire à un article du Code de l’Urbanisme, nous nous posons la question de l’intérêt pour la Commune  de consulter les habitants des Bas-Heurts, puisque demain ils seront ailleurs !  Alors, qu’ils posent les questions aux nouveaux résidents de demain?

Mais qu’à cela ne tienne, nous sommes pugnaces. Après 2007,  l’ADIHBH-V en remet une couche en 2015 en travaillant avec un Collectif de Jeunes Architectes-Urbanistes sur un « Projet complémentaire » à celui de Christian Devillers, qui préservera des espaces pavillonnaires.  Ainsi, en plus des trois réunions thématiques ou nous fûmes écoutés (mais encore faudrait-il être entendus ?), notre Association veut toujours donner du sens et impulser le signe d’une concertation bien vivante sur le projet de la future ZAC du Clos aux Biches.

Ceci dit, malgré nos efforts  de politique citoyenne, pour aboutir  il faut la volonté politique du Maire PS Michel Pajon. Cette volonté politique de « démocratie participative » est-elle aujourd’hui clairement affichée et d’actualité à Noisy-le-Grand ?

Nous ne sommes pas à Auxerre avec Guy Ferez, un autre Maire PS.

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A
Il peut être utile de la rappeler :<br /> La « démocratie participative » est non seulement un idéal politique moderne, mais c’est aussi un modèle performant. Plus les citoyens sont en capacité de s’exprimer et de délibérer sur le devenir de la cité, plus une communauté est en capacité d’agir pour ces fins. Plus un régime politique prend en compte les attentes de ses membres, plus il est efficace. La participation constitue la modalité la plus efficace pour l’intégration de tous ceux qui forment la communauté politique. La reconnaissance de la voix de chacun est le premier élément de la solidarité qui permet à la communauté d’agir ensuite efficacement pour le bien de tous. C’est le premier moyen de prendre en compte ces voix citoyennes, ce qui manifestement ne passe pas par le seul droit de vote. Ce n’est pas l’utopie d’une démocratie directe, ni celle d’une société sans conflits, mais l’utopie d’une communauté qui n’abandonne pas son autonomie entre les mains de ceux qu’elle désigne pour les représenter ».
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A
Lu sur le MONITEUR.fr le 25/02/2015 : Les ventes d’appartements ont bondi de 3,8% entre fin 2013 et fin 2014, elles frôlent alors les 22 000 unités. Ce dynamisme bénéficie avant tout aux 2 pièces (+5,5%) et aux 3 pièces (+5%). Le marché est bien là pour ce type d’appartement. Cela conforte la position de l’ADIHBH-V énoncée dans son billet ci-dessus.
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